Hommage : le Congo va honorer les 40 ans de la disparition de Grand KalléJeudi 9 Février 2023 - 13:36 A l’occasion de la célébration des quarante ans de la disparition de Joseph Athanase Kabasele Tshamala dit Grand Kallé, le 11 février à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), la République du Congo y sera officiellement représentée. Les festivités seront marquées par le dépôt de gerbes des fleurs au cimetière de l’illustre artiste à la Gombe (Centre-ville de Kinshasa), suivi d’une messe de recueillement dite par le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa, à la cathédrale Notre-Dame du Congo, puis d’une cérémonie dinatoire au cours de laquelle seront prononcées des allocutions. Celle du gouvernement du Congo sera lue par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hugues Ngouélondélé, représentant la ministre de l’Industrie culturelle, touristique, des arts et des Loisirs, Lydie Pongault. Cette cérémonie dinatoire sera agrémentée par l'orchestre les Bantous de la capitale (Congo) et celui de Jeannot Bombenga, le dernier monument, le patriarche de la musique congolaise moderne. Ils interprèteront également les chansons de Grand Kallé. A titre de rappel, Joseph Athanase Kabasele Tshamala, plus connu sous le pseudonyme de Grand Kallé, est né le 16 décembre 1930 à Matadi, ville portuaire de la RDC. Il est mort le 11 février 1983 à Kinshasa, à l’âge de 53 ans. Musicien congolais, chanteur et chef de groupe, il est considéré comme le père de la musique congolaise moderne. Sa carrière s’est particulièrement développée au sein du groupe de rumba africaine et de cha-cha-cha. Son orchestre African jazz, groupe le plus populaire de l’époque, a vu défiler dans ses rangs de nombreux artistes comme les guitaristes Charles Mwamba « Dechaud » (frère de Dr Nico ), Tino Baroza, Papa Noël et Casimir Mutshipule « Casino »; les bassistes Albert Taumani, Joseph Mwena et Armando Moango Brazzos; les percussionnistes Antoine Kaya Aka Kaya Depuissant, Baskis et Petit Pierre Yantula; le batteur Charles Henault; les saxophonistes Isaac Musekiwa et André Menga; le trompettiste Dominique Kuntime dit Willy; les vocalistes Tabu Ley Rochereau, Joseph Mulamba Aka Mujos Mulamba, Jeannot Bombenga, Mathieu Kouka, Paul Mizele, Pamelo Mounk’A ou encore Sam Mangwana… En 1960, il a fondé son propre label, "Surboum African jazz", qui devient un véritable tremplin pour les musiciens du nouveau courant musical congolais. Grand Kallé a produit l’orchestre TP OK jazz de Franco Luambo Makiadi et permis de diffuser des enregistrements de qualité vers les marchés occidentaux. Musicien engagé, lumumbiste, il a consacré l’une de ses chansons à Emery Patrice Lumumba, l’un des pères de l’indépendance de la RDC. Il a laissé un titre intemporel, "Indépendance Cha-Cha", un des plus grands succès de la musique africaine, écrit lors de la fameuse Table ronde en Belgique au cours de laquelle devait se décider l’avenir de l’actuelle RDC. Un artiste engagé aux chansons intemporelles L’engagement pour la paix et l’unité africaine de Grand Kallé, considéré comme l’un des artistes les plus populaires d’Afrique, n’a pas été compris, surtout après la mort de Patrice Lumumba. Abandonné en 1963 après une tournée triomphale de son groupe en Afrique de l’Ouest par tous ses musiciens qui sont allés former l’African fiesta, Grand Kalle est traqué et surveillé de toutes parts. Il s’exile alors à Paris où il crée l’orchestre African Team aux côtés de talentueux musiciens tels que Manu Dibango, Jean Serge Essous… mais l’expérience tourne court. Il se retrouve seul, sans orchestre, sans fortune, séjourne un peu partout en Europe et dans plusieurs capitales africaines et retourne au Zaïre, actuelle RDC. De nouveau déçu, il regagne la France et finit par revenir à Kinshasa où il meurt le 11 février 1983, à l’âge de 53 ans. Notons que Joseph Athanase Kabasele Tshamala s’est engagé totalement dans la chanson à l'âge de 19 ans, en animant les séances publiques, les fêtes de quartier et veillées mortuaires, avant d’intégrer son premier groupe musical, orchestre de tendance congolaise, de Georges Doula, et sort ses premières oeuvres à succès comme “Chérie Loboga”, ou “Para Fifi...” Afin de toujours pérenniser sa mémoire et valoriser son patrimoine, le 8 février 2019, la fondation Kallé, qui a pour mission de valoriser ses œuvres, a lancé à Brazzaville l’album "Pont sur le Congo", le meilleur du Grand Kallé enregistré par les Bantous de la capitale entre septembre et novembre 2018 sous le regard bienveillant d’Edo Ganga. Ce projet inédit, mieux cet album de vingt titres, a été produit par Eddy Fleury Ngombé, sous le soutien de la promotrice de ce projet, Claudia Sassou Nguesso. Bruno Okokana Légendes et crédits photo :1-Joseph Athanase Kabasele Tshamala dit Grand Kallé / DR
2- La pochette de l’album "Pont sur le Congo" / DR
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