Interview. Barnette Omona : « J’ai appris la couture en regardant les tutos sur YouTube »

Vendredi 14 Juillet 2023 - 17:38

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Promotrice de la marque en ligne Omona Design, Barnette Omona est une styliste et modéliste qui exerce depuis 2018, dans la confection des vêtements pour enfants avec des tissus africains et européens mais aussi des accessoires de mode avec du pagne. Elle nous partage son expérience dans cet entretien.

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C) : Parlez-nous de vos débuts dans cette aventure.

Barnette Djerston Omona (B.D.O) : Omona design est né de la passion d’une étudiante qui aimait bien le pagne à l’époque où il était en vogue. Les gens portaient  du pagne accessoirisé sur les boucles d’oreilles, les chaussures et sac à main. Je me suis donc lancée à la fabrication de ces accessoires avec mes amies étudiantes, l’activité s’est développée et j’ai commencé à recevoir des commandes pour la vente.  Autre part, j’ai ajouté la confection des vêtements pour enfants parce que le constat fait était que les couturiers  n’en faisaient presque pas.

L.D.B.C: Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées lorsque vous avez décidé de vous insérer dans ce domaine de la mode ?

B.D.O: La première difficulté que j’ai rencontrée est que je ne savais pas coudre ni couper les tissus. J’ai appris en regardant les vidéos à répétition  sur you tube. La seconde difficulté est que  les matières que je voulais utiliser étaient presque introuvables. La troisième difficulté était liée à la main-d’œuvre. Aujourd’hui, je m’en sors très bien, les matières proviennent d’ici mais parfois je commande depuis le Bénin, le Ghana pour avoir une touche différente du marché congolais.

L.D.B.C: Actuellement beaucoup de femme s’intéressent à la mode occidentale, quelles stratégies mettez-vous en place pour les convaincre à s’intéresser à la mode africaine ?

B.D.O: Le Congolais est un consommateur difficile de base. Pour convaincre le Congolais, je fais dans la qualité, j’ai des finitions parfaites, je ne dépasse pas la marge du prix comme font d’autres concurrents.

L.D.B.C: Comment vous entretenez vous avec vos clients en ce qui concerne les commandes et les collections que vous leur proposez ?

B.D.O : Lorsqu’un client est intéressé par la publication d’un article qu’il a vu sur le réseau social et qu’il nous contacte via watsapp pour le reproduire, le résultat qu’elle attend doit être à la hauteur. C’est pourquoi mon équipe et moi demandons toujours à nos clients s’ils veulent que l’article soit modifié ou reproduit tel qu’il a été proposé. Le client est donc libre d’apporter sa touche finale pour être totalement satisfait.

L.D.B.C: Avez-vous des collaborations ici au Congo ?

B.D.O: Nous avons collaboré à l’époque avec Séraphine, promotrice de la boutique Africa Shop, lieu où nous exposions les vêtements de nos collections pour être physiquement existant.

L.D.B.C : Quel est votre marché par rapport à la vente importée et qui sont vos clients ?

B.D.O : Mes clients sont généralement les mères de familles et les jeunes dames qui aiment bien la mode, celles qui veulent faire confectionner les vêtements pour les cérémonies de leurs enfants tels les anniversaires et les baptêmes.

L.D.B.C: Aujourd’hui, le digital est un véritable levier de croissance des entreprises, comment vous imprégniez vous de cet outil dans le domaine de la couture ?

B.D.O: Sans le digital Omona design n’existerait pas. J’ai commencé mon bussiness sur Facebook avec la vente en ligne et, c’est sur les différents réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram, Tik Tok que mes clients entrent en contact avec moi.

L.D.B.C: Quel est votre dernier message, par rapport à l’autonomie de la femme africaine et congolaise en particulier ?

B.D.O: L’autonomie de la femme congolaise est très capitale pour l’économie du pays. La participation aux différents forums et aux master classes qu’organisent les femmes est très importante dans le sens ou cela permet que leur autonomisation et leur prise en charge soient concrétisées. Que chaque femme ait son activité et qu’elle puisse montrer sa capacité intellectuelle et morale.

Propos recueillis par Divine Ongagna

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