Journée internationale de la veuve : les coutumes et lois traditionnelles ne doivent pas asservir la personne humaine

Mercredi 2 Juillet 2014 - 18:40

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Plaidant en faveur des veuves, Alexandre Honoré Paka, préfet de Pointe-Noire, a fait cette déclaration le mercredi 2 juillet à l’occasion de la Journée internationale de la veuve, célébrée sous le thème : « Halte aux mauvais traitements infligés aux veuves »

Instituée par les Nations unies, cette journée vise à faire reconnaître la situation difficile que vivent les veuves à travers le monde. C’est en fait une occasion pour mettre en valeur les droits de la femme en général et ceux de la veuve en particulier. La question du veuvage concerne toutes les sociétés dans leur diversité raciale, religieuse et culturelle. Mais dans le département de Pointe-Noire et comme ailleurs en Afrique, ce fait social revêt souvent un caractère dégradant voire humiliant pour la veuve.

Lors de cette activité, qui s'est déroulée sous forme de causerie débat, il est apparu que les veuves étaient souvent l’objet de sévices, de mauvais traitements à l’occasion des cérémonies de deuil, d’expulsion du domicile conjugal, de maltraitance physique et morale, de crimes d’honneur, d’extorsion des biens, du refus d’accès à la pension de veuvage et même de suspicion à l’origine de la mort du conjoint.

Les exposés sur les questions de droit de sécurité sociale, faits par Jean Yves Ngatsié et Roch Badzoue, respectivement directeur départemental de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et directeur de la Caisse de retraite des fonctionnaires (CRF) ainsi que l'exposé sur le code de la famille congolaise fait par madame Tchingnoumba, présidente des femmes juristes, ont permis à ces veuves de briser le silence, et d’apporter leurs témoignages en guise de contribution, tendant à améliorer sensiblement la vie quotidienne des femmes face à ce phénomène de veuvage.

Dans son intervention, le préfet de Pointe-Noire, Alexandre Honoré Paka, a rappelé que les coutumes et lois traditionnelles ne doivent pas asservir la personne humaine, bien au contraire, elles doivent être revisitées afin d'être au service de l’homme et de contribuer à son épanouissement. « De nos jours, de nombreuses Congolaises et leurs enfants ont vu leur vie basculer dans le chaos après le décès d’un conjoint ou d’un parent parce que ne bénéficiant plus des mêmes attentions », a-t-il expliqué. Pour le préfet, la situation des veuves dans notre pays est plus que préoccupante et constitue sans nul doute un phénomène de société qu’il faut corriger. 

Face aux abus constatés après avoir recueilli les témoignages des unes et des autres, « se désengager ou se taire revient à être également complices avec ceux qui bafouent les lois fondamentales de l’humanité et le code de la famille congolaise ». C’est pourquoi, le préfet a interpellé le département des Affaires sociales, de la Promotion et de l’intégration de la femme, la Sécurité sociale, et la force publique de s’investir davantage dans la gestion de ce phénomène social.

Présidée par Alexandre Honoré Paka, cette activité a notamment connu la présence de Marie Thérèse Loémba, directrice départementale des Affaires sociales dans le département de Pointe-Noire.

Prosper Hugues Mabonzo

Légendes et crédits photo : 

Photo Adiac: Le préfet Alexandre Honoré Paka.