Kinshasa : une nouvelle réglementation des activités quotidiennes de change

Mercredi 27 Août 2014 - 16:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La décision de l’autorité urbaine est une réaction à l’insécurité qui s’est installée dans la ville province et visant essentiellement les cambistes.

Dans cette résolution du gouverneur de la ville province de Kinshasa, André Kimbuta Yango, tous les bureaux de change agréés fonctionnant dans la capitale congolaise doivent désormais ouvrir à partir de sept heures du matin, pour fermer au plus tard à dix huit heures.

Conformément à cette nouvelle réglementation en la matière, toute activité de change devra également être exercée dans un bureau. L’exercice de cette activité en dehors du bureau ou dans un lieu public est désormais prohibé.

L’autorité urbaine menace, par ailleurs, tout contrevenant à ces mesures des poursuites pénales prévues par la législation et la réglementation en la matière. Cette décision prévoit également des amendes transactionnelles allant de l’équivalent en franc congolais de deux cents à mille dollars américains.

Le suivi de l’exécution de cette nouvelle disposition a été confié au ministre provincial des Finances, Économie, Commerce, Industrie, Petites et Moyennes entreprises et Artisanat ainsi qu’à celui en charge de la Population, Sécurité et Décentralisation.

Lutter contre l’insécurité

Au niveau de la corporation des cambistes, la décision du gouverneur André Kimbuta est justifiable, compte tenu de cambriolages perpétrés ces derniers temps chez les cambistes et dont certains ont occasionné morts d’hommes. « Moi, je ne prends plus le risque d’exposer de l’argent à la place publique. Je préfère travailler d’une autre manière afin de ne plus m’exposer à cette insécurité dont j’ai une fois déjà été victime », a admis un cambiste qui opère aux alentours du nouveau beach à Gombe.

Par ailleurs, le problème se pose pour ceux dont le fonds (capitale) ne permet pas de s’offrir un bureau. Toutefois, beaucoup réfléchissent déjà sur la création des « joint-ventures » afin de mettre ensemble des forces leur permettant de travailler selon la nouvelle réglementation du secteur.

D’une part, l’opinion condamne également la façon d’étaler l’argent sur la place publique, qui a pris corps dans les milieux des cambistes kinois. Ceux qui sont de cet avis pensent que c’est cette exposition qui est à la base de la convoitise qui crée l’insécurité.

Déjà, de l'autre côté, étant donné que la majorité de braqueurs des cambistes opéraient sur des motos, l'autorité urbaine a également interdit la circulation de ces engins au-delà de dix-neuf heures ni avant six heures, afin de cointenir cette insécurité. Mais, ici, cette décision est loin d'être suivie. Dans certains quartiers de Kinshasa, en effet, les motos continuent à circuler comme auparavant, sans tenir compte des limites d'heures fixées.

Cette insubordination est aussi soutenue par les usagers de ce moyen de transport, qui ne savent plus faire certains trajets à pied comme ils le faisaient avant l'instauration des motos comme taxis à Kinshasa. Ces derniers ne trouvent pas le fondement de cette interdiction, soutenant même que certains bandits utilisent des véhicules pour opérer.

 

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Des cambistes opérant à Kinshasa/Photo John Bompengo Photo 2: Des liasses de billets exposées par des cambistes/ Photo John Bompengo