Le curé du prêtre assassiné à Rouen est un Congolais

Jeudi 28 Juillet 2016 - 18:15

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Les catholiques africains ont été émus par l’égorgement du Père Jacques Hamel, en pleine messe. De son lieu de vacances, au Congo, son « chef » est bouleversé.

Le Mali a été le premier Etat africain a adressé ses condoléances à l’Etat et à l’Eglise de France à la suite de l’égorgement, en pleine messe mardi dans l’Église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen du père Jacques Hamel. « Je condamne avec la plus grande vigueur cet acte terroriste et barbare, intervenu quelques jours seulement après le drame de Nice », a écrit le président Ibrahim Boubacar Keïta, en visite privée en France, au président François Hollande.

Toujours d’Afrique, une institution de grand plan a également communié à ce drame : Al-Azhar. La plus grande institution de l’islam sunnite basée au Caire (Egypte), a condamné un meurtre « barbare » estimant que les deux égorgeurs « étaient dépourvus de toute humanité et des valeurs de l'islam », selon la déclaration du Grand Imam cheikh Ahmed al-Tayeb dans un communiqué. L'imam a aussi « renouvelé son appel à un effort commun pour combattre le cancer du terrorisme qui menace le monde entier ».

Mais le témoignage le plus éloquent venu d’Afrique est celui du curé – le chef hiérarchique – du prêtre assassiné. Il s’agit d’un prêtre congolais, actuellement en vacances dans son pays en Rd Congo, l’abbé Auguste Moanda Phuati. Pour lui, les islamistes s’en sont pris à « un prêtre bon, qui s’est toujours mis au service des autres toute sa vie ». L’abbé Moanda Phuati décrit un père Hamel déterminé à poursuivre son sacerdoce de service, malgré la possibilité qu’il avait, à 86 ans, de prendre sa retraite (que les prêtres sont autorisés à prendre à 75 ans).

« En mon absence, c’est lui qui célébrait la messe ; c’était un prêtre courageux pour son âge ». « Personne ne pouvait imaginer qu’une chose de ce genre pouvait arriver », déplore le curé congolais. Son témoignage rejoint celui, unanime, de nombreux habitants de Saint-Etienne-du-Rouvray, où même l’imam local s’est répandu en paroles de bien sur celui qu’il continue d’appeler « son frère » disparu. L’abbé a été emporté par l’obscurantisme de jeunes gens (pas plus de vingt ans chacun) qui ont commis l’effroyable au nom de l’islam en profanant l’Église, « lieu sacré » comme l’a rappelé le pape dans un message.

Lucien Mpama

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