Les immortelles chansons d’Afrique : « Capacité ya bolingo » de Michel Ngouolali

Samedi 7 Octobre 2023 - 18:52

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Auteur-compositeur, flûtiste et saxophoniste, Michel Ngouolali a tiré sa révérence le 10 août dernier.  « Capacité ya bolingo » est l’une de ses chansons emblématiques.

Parue grâce à l’appui du label Ngoma en 1968, sous la référence DNJ 5218, en format 45 tours, cette mélopée, en raison de son immense succès, a été rééditée plusieurs fois avec différents labels, entre autres : « Moninga », référence disque 7025 ; « African », référence 90.389 et « Sonafric », référence SAF 50.003.

A travers cette pièce musicale, Michel Ngouolali  démontre que la femme, dans la plupart des temps ne sait pas ce qu’elle cherche. Ici, l’auteur relate l’histoire de Munga Francisca, une femme qui a déserté son foyer alors qu’elle vient à peine de se marier. Son mari, désemparé, n’arrive pas à comprendre ce qui lui arrive. Pourtant, il est fort convaincu que ce qu’il éprouve pour sa femme va au-delà de la capacité de l’amour. D’où le titre « Capacité ya bolingo ». « Ko lela ya mpamba ngai na lelaka, eloko nini bino basi bo lukaka, capacité ya bolingo M.F eleki ndelo ». « Je pleure en vain, qu’est-ce que vous les femmes vous cherchez. La capacité de mon amour M.F (Munga Francisca) déborde.

Cette magnifique œuvre est formée de deux chants et deux mélodies. Au cours des deux chants, on note le style question-réponse. Ici, le chant polyphonique sert de question alors que la réponse est constituée par les intonations de la guitare solo du Docteur Nico. Le passage entre le premier chant et le deuxième est marqué par un blocage exécuté par Dr Nico. Juste après le deuxième chant, le Dr Nico s’explose avec des solos endiablés. Pendant une minute et dix-huit secondes, la guitare jouée par Nico exprime à la fois la déception et  l’humiliation de l’amoureux abandonné par sa dulcinée. En outre, la guitare solo de Nico et la rythmique de Dechaud s’accordent merveilleusement bien  pour tisser un canevas rythmique soutenu par la guitare basse et la tumba. Pour Audifax Bemba, « Capacité ya bolingo » est la première chanson de la musique congolaise entièrement arrangée et jouée en bémol.

Originaires de la République du Congo, Michel Ngouolali, alias Michaux naquit en 1946. Il a débuté sa carrière au sein de la Jeunesse musicale congolaise (JMC). En 1967, il traverse le fleuve Congo pour être intégré dans African Fiesta Sukisa du Dr Nico. Il y emmène la danse Kiri-Kiri. C’est au sein de cet orchestre  qu’il atteindra le sommet du level avec le titre « Libisa ngai Kanshita » consacrée meilleure chanson de l’année 1968. Au début des années 1980, il intègre le mythique orchestre congolais, Les Bantous de la capitale jusqu’en 2017, année où il a cessé d’exercer pour des raisons de santé. Il est auteur de plusieurs titres à succès parmi lesquels : Mwasi ya mibali mibale, D.G Mondo, Kadjigo.   

Fréderic Mafina

Légendes et crédits photo : 

Michel Ngouolali et l’épopée Fiesta-Sukisa Mbokamosika

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