Les jeunes immigrés, carte d’avenir pour le football italien

Jeudi 13 Novembre 2014 - 17:30

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Entre les partisans d’une Italie terre ouverte et les tenants de l’immigration zéro il y a aussi le sport!

En Italie, le foot c’est sacré ! Il n’y a pas papi ou mamie qui se respecte qui n’ait son équipe favorite et qui ne veille scrupuleusement à transmettre ce DNA au petit-fils qui, à son tour, ne jurera toute sa vie que par la Juve (Juventus de Turin), la Roma ou la Lazio ! Pourtant le pays est encore titubant  dans la politique multiculturelle face à l’immigration même dans le sport. Aussi deux thèses s’affrontent-elles avec beaucoup d’âpreté : celle qui veut que les immigrés restent étrangers, et celle de ceux qui estiment qu’un enfant né en Italie de parents étrangers est ipso-facto italien.

Il y a quelques semaines, les instances politiques et sportives se sont emparées de ce débat. Non pas, comme d’habitude, pour prôner la fermeté ou l’accueil ouvert face à l’immigration mais pour examiner les faits sous l’angle du droit y compris européen. L’association italienne des footballeurs et l’association des entraîneurs ont, à Vicence (nord), confronté leurs idées avec les représentants du parlement de Rome et du parlement européen.

Parmi les présents, bien entendu, l’ancienne ministre de l’Intégration Cécile Kyenge Kashetu, d’origine congolaise, devenue députée européenne. Etaient également présents Filippo Fossati et, surtout, Marilena Fabbri auteure d’une proposition de loi au parlement à Rome sur la question de la citoyenneté des mineurs étrangers.

De la rencontre est née ce que les participants ont appelé « La Charte de Vicence » qui, en gros, appuie une proposition qui avait été présentée en janvier dernier à Rome de concéder la nationalité italienne aux enfants de moins de dix ans pratiquant le football et nés de parents étrangers. La charte fait triompher une des causes pour lesquelles a lutté Cécile Kyenge pendant la quasi-année où la première femme noire du gouvernement italien est restée au gouvernement.

La réunion de Vicence, importante, a en effet fini par trancher le débat entre la Ius soli et la Ius sanguinis. En clair, entre la citoyenneté acquise parce que né en un lieu (droit du sol) et celle qui procède de la filiation génétique (droit du sang). Cécile Kyenge avait lutté pour la première, estimant qu’elle devait fonctionner ensemble avec la seconde sans exclusive. Mais les xénophobes et les nationalistes continuent de soutenir qu’une nationalité ne s’acquiert pas !

Lucien Mpama