Libye : l’Algérie opposée à toute intervention militaire internationale

Samedi 5 Mars 2016 - 12:34

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L’occident est prêt à contribuer au rétablissement de la sécurité en Libye à travers une intervention militaire internationale, à condition qu’un gouvernement d’union nationale en fasse la demande. Mais la mise en place de ce gouvernement souhaité par les Nations unies se fait toujours attendre.

Réagissant aux informations qui circulent depuis quelques jours sur une éventuelle opération des forces spéciales de la France, de la Grande Bretagne et des Etats-Unis, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a mis en garde le 3 mars contre une éventuelle nouvelle intervention militaire internationale dans ce pays.

« Toute intervention militaire en Libye engendrera davantage de destruction et de pertes humaines », a-t-il déclaré. « Les aventures n’ont aucune chance d’aboutir au règlement de ce problème, ni dans l’immédiat, ni à long terme. L’Algérie respecte le droit de la Libye d’instaurer le régime qu’elle juge adéquat pour son peuple », a ajouté le chef de la diplomatie algérienne. Malgré cela, tout porte aujourd’hui à croire que l’Occident prépare une nouvelle offensive en Libye pour tenter de freiner l’Etat islamique qui en a fait l’une de ses bases.

Même si une intervention militaire n’est pas prévue dans l’immédiat, des sources concordantes affirment que des forces spéciales sont déjà sur place pour préparer le terrain et guider les frappes contre le groupe Etat islamique. D’ailleurs, cela fait des mois que les puissances occidentales ont braqué leurs radars sur la Libye.

L’Algérie n’apprécie pas trop que des forces étrangères s’activent chez son voisin libyen. Elle est contre une telle opération puisque l’intervention militaire de la coalition de 2011, menée sous le mandat des Nations unies s’était soldée par des conséquences désastreuses pour ce pays et l’ensemble de la région. Lancée par les Occidentaux pour soutenir les insurgés contre le régime de Mouammar Kadhafi, cette intervention a fait que la Libye soit aujourd’hui plongée dans le chaos après une transition politique non réussie. Le pays est en effet déchiré par des violences entre factions armées et divisées entre deux autorités rivales : un gouvernement reconnu par la communauté internationale et un autre par des islamistes appuyés par des djihadistes de l’organisation Etat islamique règnent sur place. Bref, le pays est livré à une anarchie la plus totale et la violence est quotidienne d’autant que l’Etat islamique s’est déjà implanté dans plusieurs zones.

Le 2 mars dernier, des djihadistes venus de Libye avaient été abattus à Ben Guerdane dans le sud de la Tunisie, à la frontière libyenne. « Ces djihadistes venaient de la Libye et planifiaient des opérations terroristes en Tunisie », avait affirmé le Premier ministre tunisien, Habib Essid. Le ministre de l’Intérieur avait, pour sa part, parlé de la possible entrée de ces terroristes sur le sol tunisien, à la suite d’un raid américain le 19 février contre un camp d’entraînement du groupe Etat islamique à Sabrata, dans l’ouest libyen.   

 

Nestor N'Gampoula

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