Libye : les djihadistes ont-ils assassiné deux Italiens enlevés en juillet ?Jeudi 3 Mars 2016 - 19:08 Au milieu des rumeurs d’une guerre imminente, l’Italie redoute que deux de ses ressortissants aient été assassinés en Libye. Il n’y a pas encore de certitude, mais la Farnesina, le ministère italien des Affaires étrangères à Rome redoute que deux des victimes d’une fusillade récente près de Tripoli soient les Italiens Fausto Piano et Salvatore Failla. Techniciens, les deux hommes avaient été enlevés par les djihadistes libyens autour d’un complexe pétrolier du géant ENI, dans la région de Mellitah, à l’ouest de Tripoli. Appartenant à la société de construction Bonatti, ils faisaient partie de quatre Italiens qui avaient disparu sans laisser de trace, en juillet dernier. Depuis lors, dans la discrétion qui lui est coutumière, la diplomatie italienne était à l’œuvre pour leur libération. Mais la région a été prise, après de violents combats, par la milice Fajr Libya qui a, à son tour, été attaquée récemment par les djihadistes de l’État islamique. La bataille, qui s’est concentrée sur la localité de Sabrata, a été furieuse et aurait fait de nombreux morts, ont indiqué des sources occidentales la semaine dernière. Les deux Italiens sont-ils les victimes collatérales de ces affrontements ? Cela n’est qu’une parmi les hypothèses retenues. « Des vérifications sont en cours, rendues difficiles par la non-disponibilité des corps », indique le ministère des Affaires étrangères à Rome. Mais cette information n’est que la dernière d’une chaîne de faisceaux qui semblent indiquer que l’intervention militaire italienne en Libye n’est plus qu’une question d’heure. Des forces spéciales italiennes seraient déjà sur le terrain pour préparer d’éventuels raids d’une coalition internationale comprenant, outre l’Italie, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne. Dans une succession d’affirmations, de sous-entendus et de démentis, l’Italie confirme sans confirmer qu’il y a du frémissement guerrier dans l’air. « Nous sommes en train de coordonner la formation de la force de sécurité et de stabilisation libyenne, qui devra intervenir quand un gouvernement aura été formé », avait déclaré la semaine dernière Mme Roberta Pinotti, la ministre italienne de la Défense. Elle avait également laissé entendre que des bâtiments militaires étaient positionnés en Méditerranée pour protéger les installations pétrolières en Libye. Son sous-secrétaire d’État, Domenico Rossi, a indiqué : « Nous attendons la formation du gouvernement libyen, il n'y a pas de ‘war room’ », infirmant une information américaine. Des Américains qui y vont, action et parole, plus carrément que les Européens échaudés par la première intervention de 2011 en Libye, qui avait abouti à la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Multipliant les vols de reconnaissance, l'armée américaine a déjà mené au moins deux raids aériens en Libye, dont celui du 19 février contre un camp de l'État islamique à Sabrata, qui a probablement tué l'un des chefs du groupe. Lucien Mpama Notification:Non |