Libye : un troisième terminal pétrolier tombe aux mains du général Haftar

Après avoir pris le contrôle des deux plus importants terminaux pétroliers du pays, les forces loyales au général Khalifa Haftar dans l'Est de la Libye ont annoncé, le 12 septembre, avoir pris un troisième terminal pétrolier à une milice loyale au Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale.

Cela faisait plusieurs mois que le général Khalifa Haftar préparait son plan pour reprendre les terminaux pétroliers. Ceux-ci étaient sous le contrôle d’Ibrahim Jadhran et sa milice nommée « Gardes des terminaux pétroliers ». Il avait combattu le groupe Etat islamique et empêché l'organisation jihadiste de mettre la main sur les champs pétroliers. Ibrahim Jadhran est l’un des rares chefs de guerre à l’Est à être fidèle au gouvernement de Tripoli.

Entre les forces de l'armée libyenne de l'Est et les membres de cette milice, il n y a pas eu vraiment de bataille, ce qui laisse entendre qu'il y a eu une sorte d'accord entre Haftar et la tribu al-Maghariba, dont appartient Ibrahim Jadhran. Ce dernier est accusé par la tribu al- Maghariba, habitant le croissant pétrolier, de corruption et de s'enrichir sur le compte du peuple libyen en touchant des millions. Les choses se sont détériorées quand en juillet dernier, une visite de l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, Martin Kobler, à ce chef de guerre a été suivie d'un accord avec le gouvernement pour l'exportation du pétrole. Une production qui est passée de 1,5 million de barils par jour à environ 200.000, depuis la chute du régime de Mouammar Khadafi en 2011.

L’opération de Khalifa Haftar nommée « l’Eclair rapide » apparaît comme une réponse de la part de l’autorité de l’Est à la question de la recomposition d’un gouvernement à Tripoli. Notons que le GNA n’a pas eu l’aval du parlement pour qu’il soit à 100% légal. Donc, le Conseil présidentiel est censé rééquilibrer la représentation en faveur des autorités de l’Est qui demandent à avoir le siège du ministre de la Défense.

Cependant, les gouvernements de France, d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne, du Royaume-Uni, et des Etats-Unis ont condamné les attaques contre les terminaux pétroliers de Zoueitina, Ras Lanouf, Al-Sedra et Brega en Libye. Ces pays sont des acteurs clés du processus de réunification et de reconstruction de la Libye.