Lutte contre la délinquance : Adolphe Mbou-Maba pour l’accompagnement professionnel des « bébés noirs »

Jeudi 10 Février 2022 - 16:15

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Au terme des rencontres avec les jeunes délinquants de Brazzaville, le haut-commissaire à la Justice restaurative, au Traitement et à la Prévention de la délinquance juvénile, Adolphe Mbou-Maba, a promis de transmettre leurs doléances auprès des autorités compétentes afin de trouver des solutions, puis éradiquer le banditisme en milieu urbain.

Débutée le 10 janvier, la descente du   haut-commissaire à la Justice restaurative, au Traitement et à la Prévention de la délinquance juvénile dans les différents arrondissements de Brazzaville a pris fin le 10 février. Adolphe Mbou-Maba a, en effet, mené durant un mois un véritable marathon des rencontres citoyennes dans la capitale congolaise où le banditisme sévit avec le phénomène « bébés noirs » qui sème la désolation. Ces rencontres consistaient à échanger avec les délinquants sur leurs motivations et les mesures à prendre afin de trouver, ensemble, des solutions à la délinquance juvénile.

Il était aussi question, lors de ces descentes qui ont réuni les administrateurs maires, les chefs de quartier, la société civile, les confessions religieuses et la force publique, d’appréhender la question dans son entièreté.

Adolphe Mbou-Maba a profité de ces rencontres pour présenter la structure dont il a la charge. De Makeléklé (10 janvier) jusqu’à Djiri où s’est achevée la série de descentes (10 février), en passant par Moungali, Madibou, Poto-Poto, Bacongo, Mfilou, Ouenzé et Talangaï, les préoccupations ont  été les mêmes: la prise en charge des jeunes à travers la création d’emplois, la valorisation de l’éducation civique, du patriotisme et du vivre-ensemble.

Partout, il a été question de la mise en place des centres de réinsertion, de formation professionnelle ainsi que de la valorisation des écoles de formation. « Dieu a béni le Congo, mais nous ne bénéficions pas de cette grâce, à cause du manque de dynamisme de certains dirigeants. L’Etat doit créer des entreprises pour occuper les jeunes. Etant donné qu’une entreprise est toujours rentable, tout le monde pourra se retrouver. Nous mangeons mal et les prisons sont pleines, pourquoi ne pas envoyer ces délinquants dans les forêts pour cultiver la terre, moyennant quelque chose et permettre au Congolais de consommer local ? », s’était interrogé un jeune brazzavillois.

Un ex-délinquant a pour sa part assuré qu’il est prêt à abandonner totalement le banditisme s’il trouve du travail, car le manque d’emploi, le désir de répondre aux besoins de son enfant le pousse à sortir et commettre des actes inappropriés.

Après avoir recueilli les avis des victimes, témoins et acteurs des actes de violence, Adolphe Mbou-Maba s’est dit satisfait des échanges et a souhaité que chaque citoyen s’implique dans ce combat qui nécessite une forte volonté politique.

« Les jeunes se sont égarés un tout petit peu. Nous retenons qu’ils ont besoin d’un appui consequent de l’Etat, afin d’abandonner le mal. Tout le monde a juré et a promis d'être utile à la société si et seulement s’il trouve du travail et est capable de subvenir à ses besoins. Nous avons écouté et le message sera transmis auprès du Premier ministre, puis auprès du président de la République pour trouver les solutions à ce phénomène qui n’honore pas le pays », a indiqué Adolphe Mbou-Maba.

Le haut-commissaire à la Justice restaurative, au Traitement et à la Prévention de la délinquance juvénile a, par la même occasion, signifié que les Congolais sont libres de faire des propositions pour les soumettre aux structures habilitées pour exécution.

Dans tous les arrondissements de Brazzaville, des comités de suivi ont été mis en place, afin non seulement d'assurer le relais entre le haut-commissariat et les jeunes, mais aussi de sensibiliser et orienter les jeunes.

Rude Ngoma

Légendes et crédits photo : 

1-Adolphe Mbou-Maba échangeant avec les jeunes/Adiac 2-Les autorités après la rencontre aves les "bébés noirs" /Adiac

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