Lutte contre les violences basées sur le genre : un atelier à l’intention des médiateurs traditionnels

Mercredi 10 Mai 2023 - 18:31

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La représentation de l’Unesco en République du Congo a organisé un atelier de renforcement des capacités de quinze médiateurs traditionnels en matière de plaidoyer sur l’éducation à la santé et au bien-être des adolescents et des jeunes, notamment la SSR et la lutte contre les violences ayant pour base le genre.

La formation organisée par l’Unesco intègre le champ d’action du Réseau national des communicateurs traditionnels du Congo (Rénactrad), celui de promouvoir le dividende démographique au Congo, a signifié le coordonnateur de ce réseau, Urbain Empouedzino. « C’est pour nous une interpellation, d’abord en tant que parents et tuteurs, ensuite en tant que médiateurs et communicateurs, tant qu’il s’agit ici d’une réelle invite de la société à faire attention à cette étape décisive de l’existence humaine, où les adolescents et les jeunes posent les bases de leur vie future en matière de bonne santé, particulièrement la santé de la reproduction sexuelle et du bien-être, auxquelles s’ajoutent tant d’autres problèmes de comportements risqués tels que la violence, la consommation d’alcool et des drogues, les grossesses non désirées. Des maux non sans conséquences sur leur avenir », a-t-il indiqué. En effet, dans l’effort de trouver des palliatifs à ces maux qui minent cette couche de la population congolaise, le gouvernement se déploie à mettre en place des politiques publiques sociales telles que retenues dans le Plan national de développement 2022-2026. 

Au nom de Fatoumata Barry Marega, représentante de l’Unesco au Congo, Juliette Emmanuelle a remercié les participants à cet atelier qui témoignent de leur engagement à faire prospérer la jeunesse congolaise, à travers le soutien et la mise en œuvre d’initiatives visant à renforcer leurs compétences de vie, ainsi que leur bien-être et leur plein épanouissement en société. Soulignant par la même occasion que de nombreuses recherches effectuées au niveau national démontrent qu’une vaste majorité d’adolescents et de jeunes possède encore des connaissances insuffisantes en matière de santé sexuelle et reproductive et un accès limité aux méthodes de contraception, les exposant ainsi à une multitude de risques susceptibles d’avoir des impacts néfastes sur leur santé ainsi que leur bien-être physique et mental. Pour ce faire, elle s’est appuyée sur les données du ministère de la Santé qui révèlent qu’environ 30% des nouvelles infections au VIH/sida en 2020 concernaient les jeunes de 15-24 ans… A cela, poursuit-elle, s’ajoute également une utilisation croissante des stupéfiants, ainsi que les influences néfastes et autres dérives engendrées par une mauvaise utilisation des réseaux sociaux et des programmes diffusés via internet.

« Des défis multiples affectent ce segment important de la population congolaise, dont, seuls les moins de 18 ans représenteraient aujourd’hui près de 47% de la population congolaise. En d’autres termes, cette population jeune représente l’avenir du Congo, un avenir dont il est de la responsabilité de chacun de préserver et de créer des conditions propices à leur prospérité », a-t-elle dit.

Pour Juliette Emmanuelle, le droit à une information complète en matière de santé sexuelle et reproductive est   reconnu dans la déclaration universelle des droits humains et dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Elle a invité les chefs coutumiers à faire usage de leur expertise, leurs réseaux et leur position d’autorité et de reconnaissance sociale pour pouvoir accompagner les adolescents et les jeunes dans leur transition de l’enfance à l’âge adulte.

Plaidoyer sur l’éducation à la santé, un combat des leaders religieux

L'atelier de renforcement des capacités était également destiné aux leaders des confessions religieuses. Pour le président du conseil d’administration de la Coordination des confessions religieuses congolaises pour la santé et le développement (Corec/Sade), Félix Bimpalou, cet atelier se veut un cadre portant sur des études bibliques contextuelles en matière de plaidoyer sur l’éducation à la santé et au bien-être des adolescents et des jeunes, notamment la santé sexuelle et reproductive et la lutte contre les violences ayant pour base le genre.

 Félix Bimpalou a fait savoir que la complexité des questions environnementales, sociales, politiques, culturelles et religieuses constitue des défis majeurs qui doivent amener l’église à reconnaître sa vision pour l’adapter au contexte actuel, afin de mieux assumer sa mission prophétique dans un monde en pleine mutation. C’est dans cette logique que le bureau de l’Unesco au Congo, en partenariat avec la coordination des Corec/Sade, s’est engagé à former les leaders confessionnels. « Nous espérons que l’essentiel de la formation acquise permettra d’apporter dans la mesure du possible des réponses pertinentes et adéquates aux besoins exprimés par le peuple de Dieu », a-t-il souhaité.

 

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

1 -Les séminaristes pendant les ateliers / Adiac 2- Les séminaristes posant à l’issue de la formation / Adiac

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