Lutte contre les violences : des jeunes filles exhortées à dénoncer des abus contre elles

Lundi 15 Juillet 2024 - 10:30

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Un focus dénommé « Brunch caritatif » a été organisé le 13 juillet, par l’organisation non gouvernementale (ONG) Zonta club Pointe-Noire Telema, afin de sensibiliser le public et surtout les jeunes filles à briser le silence face aux violences de toutes sortes perpétrées sur ces dernières dans la société.

« La situation des jeunes filles mères, causes, conséquences et solutions pour plus d’autonomisation », tel a été le thème de l'activité qui a regroupé plusieurs acteurs concernés par la question tels le Samu social Pointe-Noire, l’ONG Action de solidarité internationale (ASI), le Groupe de réflexion des violences ayant pour base le genre… « Cette journée a été initiée pour échanger avec les victimes des cas de violences, partager et échanger des idées et expériences entre les acteurs impliqués dans la lutte, émettre des solutions concrètes pour mettre fin au phénomène et enfin, œuvrer pour l’autonomisation des jeunes filles mères », a dit Me Gervie Philippe Bassintsa, présidente de Zonta club Pointe-Noire Telema. 

Pour elle, en harmonie avec la vocation de Zonta de promouvoir les droits des femmes en luttant contre les violences ayant pour base le genre et en les boostant vers l’autonomisation, le combat de demain est d’amener les jeunes filles mères à cesser avec l’assistanat en se prenant en charge. « Dans notre société, nous avons malheureusement des jeunes filles qui sont en situation de rue pour des raisons diverses (pauvreté, confits familiaux, influence des médias, influence du milieu…). Nous sommes là pour réfléchir dans quelle mesure mettre à leur portée des moyens pouvant leur rendre réellement autonomes afin qu’elles prennent soin d’elles-mêmes et aussi de leurs enfants », a-t-elle ajouté.

Les témoignages patents de Sylvie, une jeune fille mère de 17 ans portant un bébé de dix mois abandonné par le père biologique, et celui d’André, un parent dont la fille mineure a connu le même sort et bien d’autres cas interpellent la population à agir en brisant le silence pour dénoncer ces faits. Substitut général à la Cour d’appel, Jessica Mamoni Goma, présidente du Groupe de réflexion des violences ayant pour base le genre, dans son intervention, a assuré les jeunes filles, parents et proches de l’existence des textes de lois qui protègent les victimes des violences comme la loi no 19-2022 du 4 mai 2022 dite loi Mouebara, portant lutte contre les violences faites aux femmes, et la loi n° 4-2010 du 14 juin 2010 portant protection de l’enfant en République du Congo. « Notre intervention a été de leur dire qu’avec les textes réglementaires en vigueur en République du Congo, les jeunes filles abusées qui portent des grossesses indésirées dues au viol ou autres violences doivent avoir le courage de dénoncer ces abus. Cela permet aux professionnels du droit d’engager des poursuites contre leurs auteurs », a-t-elle conseillé.

Impliqué également dans la lutte, le Dr Ngani a martelé sur la mise en place des moyens de lutte qui peuvent être des programmes de sensibilisation et de prévention des enfants, l’instauration d’un véritable dialogue enfant-parent en famille sur la santé sexuelle et de la reproduction. Responsable d’une association de lutte contre les violences à Dolisie, M. Guy, après avoir énuméré la typologie des violences, a plaidé pour une mutualisation des efforts par tous les acteurs concernés par le phénomène.

Les représentants du Samu social, organisme qui s’occupe des jeunes et enfants en situation de rue et de vulnérabilité, et d’ASI qui intervient dans la prise en charge des jeunes filles en situation de rue ont partagé au public leurs différentes expériences et les actions menées, qui aujourd’hui ont permis à plusieurs enfants et jeunes filles de se réinsérer dans la société.

Signalons que le Zonta international, créé en 1919 à Buffalo, Etat de New York, aux Etats-Unis, est une organisation mondiale de leaders et de professionnels qui travaillent à l’autonomisation des femmes dans le monde entier par le biais du service et du plaidoyer. Au Congo, l’organisation compte deux clubs, le Zonta club Brazzaville et le Zonta club de Pointe-Noire Telema.

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Une vue de l'assistance lors du Brunch caritatif/Adiac

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