Lutte contre l’infertilité et la stérilité : l'OMS demande l'accroissement de l’accès à des soins de qualitéJeudi 6 Avril 2023 - 13:09 Inquiète de la recrudescence des cas d’infécondité et d’infertilité dans le monde, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié, le 5 avril, un rapport sur la question. L’expertise souligne que dans le monde, une personne sur six est touchée par l’infertilité, soit 17,5 % de la population adulte. Le document de l’institution onusienne donne un aperçu de la prévalence mondiale et régionale de l’infertilité en analysant l’ensemble des études pertinentes de 1990 à 2021, tout en tenant compte des différentes approches utilisées en matière d’estimations. « Un grand nombre de personnes est touché par l’infertilité au cours de leur vie. La question concerne environ 17,5 % de la population adulte. Et, une personne sur six dans le monde en souffre. Il est donc urgent d’accroître l’accès à des soins de fertilité abordables et de haute qualité pour ceux qui en ont besoin », a déclaré l’OMS, en spécifiant que la prévalence de l’infertilité varie peu d’une région à l’autre. De même, les taux sont comparables que les pays soient à revenu élevé, intermédiaire ou faible. Ce qui indique qu’il s’agit d’un problème sanitaire majeur dans tous les pays et dans toutes les régions du monde. Selon l’OMS, les recherches menées ont identifié 12 241 dossiers d’études potentiellement pertinentes à travers le monde. L’examen de ces dossiers a mené à la sélection de 133 études qui ont été incluses dans l’analyse effectuée en vue d’établir ce rapport. Ainsi, à partir de celles-ci, les données pertinentes ont été utilisées pour générer des estimations groupées pour la prévalence de l’infertilité au cours de la vie et de périodes de la vie. « Le rapport est révélateur d’un fait important soulignant que l’infertilité ne fait pas de discrimination. La proportion même de personnes touchées montre la nécessité d’élargir l’accès aux soins relatifs à la fertilité et de veiller à ce que cette question ne soit plus mise de côté dans la recherche et les politiques de santé, afin que des moyens sûrs, efficaces et abordables d’atteindre la parentalité soient disponibles pour ceux qui le souhaitent », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Il a précisé que l’infertilité est une maladie du système reproducteur masculin ou féminin, définie par l’incapacité d’obtenir une grossesse après douze mois ou plus de rapports sexuels réguliers non protégés. Elle peut entraîner une détresse majeure, de la stigmatisation et des difficultés financières, affectant le bien-être mental et psychosocial des personnes concernées. Des solutions insuffisamment financées Pour le responsable de l’OMS, malgré l’ampleur du problème, les solutions pour la prévention, le diagnostic et le traitement de l’infertilité y compris les technologies de procréation assistée telles que la fécondation in vitro restent insuffisamment financées et sont souvent inaccessibles pour beaucoup de personnes, en raison des coûts élevés, de la stigmatisation sociale et de la disponibilité limitée. « A l’heure actuelle, dans la plupart des pays, les traitements de la fertilité sont en grande partie financés directement par les patients, et entraînent souvent des dépenses exorbitantes. Les habitants des pays les plus pauvres consacrent une proportion plus grande de leur revenu aux soins relatifs à la fertilité, par rapport aux habitants des pays plus riches. L’importance des coûts empêche souvent les gens d’accéder aux traitements de l’infertilité, ou peut les précipiter dans la pauvreté, conséquence directe de la recherche de soins », ajoute le directeur de l’OMS. Appelant les gouvernements à prendre en compte cette question qui fragilise les familles, la directrice à l’OMS en charge du département santé sexuelle et reproductive, Pascale Allotey, a souligné que des millions de personnes sont confrontées à des coûts de santé catastrophiques après avoir cherché à obtenir un traitement de l’infertilité. Ce qui pose une question d’équité majeure. Car, ces personnes étant trop souvent prises dans l’engrenage de la pauvreté du fait de ces dépenses médicales. « De meilleures politiques et un meilleur financement public peuvent améliorer considérablement l’accès au traitement et empêcher les ménages les plus pauvres de tomber dans la pauvreté », précise l’OMS. Elle conclut que bien que le nouveau rapport présente des données convaincantes attestant la forte prévalence mondiale de l’infertilité, il met aussi en évidence un manque persistant de données dans de nombreux pays et dans certaines régions. Ainsi, le document appelle à faire en sorte que davantage de données sur l’infertilité, ventilées par âge et par cause, soient disponibles au niveau national pour aider à quantifier l’infertilité afin de savoir qui a besoin de soins de fertilité et comment les risques peuvent être réduits. Rock Ngassakys Notification:Non |