Maintien de la paix : le froid persiste entre le gouvernement et la MonuscoVendredi 13 Mars 2015 - 13:08 Une intense discussion est en cours entre l’exécutif national et le Conseil de sécurité des Nations unies sur le renouvellement du mandat de la Monusco qui prend fin le 31 mars courant conformément à la résolution 2147. Les relations entre le gouvernement congolais et l’Onu via sa mission en RDC restent toujours tendues. D’autres nouveaux faits sont venus exacerber la situation qui, à ce stade, est au bord de la rupture. Dans un document publié le 11 mars et remis au Conseil de sécurité, la Monusco a incriminé sept officiers de la police et des Fardc sur les 124 passés en revue. Les officiers en question ne rempliraient pas, d’après elle, les critères des Nations unies en matière des droits de l'Homme. Non seulement qu’eux-mêmes et les unités en leur charge ne recevront plus le soutien de la Monusco pour ce qui est du transport, du carburant ou de la formation, mais en plus la mission onusienne ne pourra plus engager des opérations conjointes avec eux. Sans trop livrer des détails quant aux faits portés à leur charge, la Monusco a attiré seulement la sonnette d’alarme sur le « risque réel » qu’ils représentent avec, à la clé, la tentation de commettre de « graves violations des droits de l'Homme ». À la veille de l'ouverture des discussions au sein du Conseil de sécurité en vue du renouvellement du mandat de la Monusco qui s'achève le 31 mars comme cela se fait chaque année à la même époque, ce nouvel épisode tend à exacerber les tensions déjà fortes entre les deux parties. C’est dire que le renouvellement du mandat de la Monusco est déjà au cœur de discussions à New York. Ceci est une des conséquences de la résolution 2147 (2014) du Conseil de sécurité qui a décidé de proroger le mandat de la mission et de sa brigade d’intervention à titre exceptionnel jusqu’au 31 mars 2015. Il est entendu que l’option du dégraissage des effectifs de la Monusco a déjà été levée par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki- moon qui avait décidé de réduire à 10% l’effectif de la mission onusienne. Ce qui a conduit au redéploiement d’un grand nombre des casques bleus notamment dans les provinces du Katanga et du Kivu pendant que d‘autres ont été obligés de plier bagages. Les discussions au Conseil de sécurité relancent pour ainsi dire le débat sur l’opportunité du départ des casques bleus dont la présence en RDC paraît ne pas être bien digérée au sommet de l’État congolais. Bien qu’écartée de la campagne militaire contre les FDLR que les Fardc ont décidé de mener seules, la Monusco continue à faire de la résistance estimant que son maintien en RDC s’avère toujours nécessaire, surtout avec l’organisation prochaine des élections. « Nous sommes prêts à partir, mais nous devons faire notre travail avant de partir. Mais se dire la vérité, ce n’est pas tuer la fraternité », avait indiqué le chef de la Monusco Martin Kobler lors d’une récente intervention médiatique.
Alain Diasso Légendes et crédits photo :Martin Kobler |