Maintien d’ordre : la gendarmerie s'active à tester ses forces d'intervention rapideJeudi 19 Février 2015 - 18:45 Pour ce faire, une manœuvre dénommée « Pandore III » s’est déroulée le 19 février à l’esplanade du stade Alphonse Massamba-Débat, à Brazzaville, en présence des ministres de la Défense nationale, Charles Richard Mondjo et de l’Intérieur, Raymond Zéphirin Mboulou, ainsi que du haut commandement de la force publique.
L’exercice Pandore est exécuté dans le but de tester la capacité des unités à juguler une crise de grande envergure avec maîtrise de la violence. Il vise principalement à évaluer la capacité du poste de commandement de la gendarmerie à planifier et à conduire une opération dans le cadre de la maîtrise de la violence ; évaluer l’ensemble du processus de planification et de montage de l’exercice, du niveau stratégique, tactique. Il s’agit notamment d’évaluer les capacités opérationnelles acquises au cours du formatage ; tester les capacités opérationnelles des moyens spéciaux et les capacités des personnels à agir en situation de crise dans le respect des lois et règlements ; apprécier l’adaptabilité des unités à la dégradation progressive de la situation. Le directeur de l’exercice Pandore III, le colonel François Nkoud, a rappelé la spécificité de cette troisième édition qui connaît la participation des unités stratégiques du commandement et des groupes d’intervention de la gendarmerie nationale. Cet exercice se tient également après la manœuvre militaire Loango 2014, permettant aux gendarmes de monter une opération de maintien de l’ordre avec un cycle complet, allant de la planification jusqu’à l’exécution. « Nous sommes dans un état fictif de quota, les forces de sécurité intérieure sont confrontées à plusieurs défis, parmi lesquels, l’existence des gangs, une certaine jeunesse qui est manipulée, une certaine exacerbation de la jeunesse qui se manifeste lors des mouvements populaires », a rappelé le directeur de l’organisation et de l’emploi de la gendarmerie nationale. Un scénario bien maîtrisé Les participants ont ainsi assisté à une démonstration. Il s’agit des militants du parti au pouvoir qui, voulant perturber un meeting de l’opposition sécurisé par des gendarmes, se sont affrontés aux forces de l’ordre, à travers les jeux de pierres. Le premier groupe étant débordé, le commandement de forces engage un escadron de gendarmerie mobile qui vient disperser les perturbateurs à l’aide des bombes lacrymogènes, en infiltrant le secrétaire général du parti d’opposition. S’en est suivi l’érection des barricades (simples et enflammées) ; la prise d’otages et la découverte d’un cadavre. « A ce moment, le groupement de forces débordé, demande le renfort au commandant de l’opération qui envoie un renfort troisième dimension : un hélicoptère ajouté à sa réserve stratégique et les engins blindés, ce qui permet de déblayer la barricade, disperser les manifestants et tomber en garde au-delà de la barricade, les manifestants déjà repoussés », a expliqué le commandant du groupement de forces de gendarmerie, le lieutenant-colonel Hermann Mouassiposso Mackonguy. Toujours d’après ce scénario, le secrétaire général du parti de l’opposition qui venait d’être infiltré a été pris en otage par quelques manifestants du parti au pouvoir. Ne disposant pas des moyens nécessaires, le commandant de forces demande l’intervention des gendarmes pour mettre un terme à la prise d’otages, donc les libérer. Signalons que Pandore est un nom familier qui désigne le gendarme qui 24h/24 assure la sécurité des personnes et des biens, prévient les troubles à l’ordre public, constate les infractions à la loi, recherche, interpelle les auteurs. Il les présente par la suite devant les tribunaux, assiste et secourt, assure la circulation routière, protège les points sensibles, recherche le renseignement et assure la police du service de garnison. Pour le commandement de la gendarmerie nationale, il est nécessaire de tester régulièrement la capacité de l’ensemble de ses forces à juguler une crise dans un processus d’aggravation rapide. Le contexte actuel nécessite en urgence un renforcement des capacités opérationnelles des personnels et des unités car, les défis à relever par les forces de sécurité intérieures sont de plus en plus nombreux et complexes. Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Le général Paul Victor Moigny circonscrivant l’évènement ; les gendarmes dispersant les manifestants ; crédit photo Adiac
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