Manifestations du 19 janvier : les actions de l’opposition ont été mises à mal

Mercredi 20 Janvier 2016 - 18:16

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Des leaders de l’opposition ont cependant salué l’élan spontané du peuple congolais, qui aura bravé la peur en répondant présent dans certaines villes du pays, notamment à Goma, Bukavu, Kananga, Kikwit, etc.

Les manifestations, prévues par le tandem Dynamique de l'opposition-Front citoyen 2016 en mémoire des martyrs de la démocratie ayant succombé dans la foulée des manifestations contre le projet de modification de la loi électorale en janvier 2015, n’ont pu avoir lieu comme souhaité. L’opposition qui tenait à organiser une série d’activités (messes d’actions de grâce, conférences débats, marches pacifiques, etc) sur toute l’étendue du pays, aura vu son agenda être perturbé à la suite de  l’intervention des forces de l’ordre sur les différents sites retenus. À Kinshasa particulièrement, les membres de ces deux plates-formes de l‘opposition dénoncent ce qu’ils ont qualifié d’actes barbares perpétrés par les éléments de la police. Les prêtres de certaines églises auraient été surpris de voir des policiers arriver et leur dire qu’il ne fallait pas qu’il y ait des messes en souvenir de ces victimes et que cela était un ordre du gouvernement en raison d’un risque éventuel de troubles, rapportent certaines sources proches de l’opposition.

Selon le modérateur de la Dynamique de l’opposition Jean Lucien Bussa, une centaine des militants et militantes ont été arrêtés dans différents coins de la capitale notamment à Delvaux, Camp Luka, Mont Ngafula, etc. « C’est la barbarie, la dictature, c’est la méthode de jihadistes qu’on est venu installer au Congo. On a commencé par enlever nos militants, intimider les prêtres, arrêter même des particuliers chez qui nous avons réservé des salles pour animer nos conférences débats », a-t-il regretté. Il a vite été contredit par l’inspecteur provincial de la police nationale/ville de Kinshasa, Célestin Kanyama, qui a déclaré ne pas avoir eu vent d’une quelconque arrestation d’opposants dans la ville. Et il ajoute qu’aucun responsable des Églises n’a amené une plainte indiquant qu’on les a empêchés de se réunir.

En tout état de cause, l’opposition, quant à elle, continue de soutenir le contraire. Elle fait savoir qu’au même moment, les partis politiques affiliés à la coalition au pouvoir ont aussi organisé des manifestations le même jour sans être inquiétés. Martin Fayulu, Vital Kamerhe, Joseph Olenghankoy et d’autres leaders de l’opposition ont salué l’élan spontané du peuple congolais qui aura répondu présent dans certaines villes du pays, notamment à Goma, Bukavu, Kananga, Kikwit, etc. Ces hommes et ces femmes ont, de leur point de vue, prouvé à la face du monde « que la démocratie n’a jamais été ni ne sera jamais un cadeau du prince mais le fruit d’une longue lutte pour l’émancipation du peuple décidé à défendre, même au prix du sang, la démocratie, condition sine qua non pour conduire le pays vers des destinées meilleures ».  

Tirant les leçons de cette journée du 19 janvier 2016, la Dynamique de l’opposition promet de récidiver le 16 février lors de la commémoration des chrétiens tués par la soldatesque de l’ex-Maréchal Mobutu alors qu’ils exigeaient plus de démocratie et de liberté. « Nous allons la préparer en conséquence. Cette fois-ci, j’espère qu’il y aura un affrontement s’ils le veulent », dixit Martin Fayulu. Dossier à suivre.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des leaders de l'opposition après une reunion à Kinshasa

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