Marcelline Fila Nziendolo : « je suis fière des femmes congolaises… »Dimanche 8 Mars 2015 - 18:53 « Oui, j’éprouve une vraie fierté pour les Congolaises d’aujourd’hui, car elles osent : dans l’écriture, la peinture, les nouveaux métiers. À mon époque, cela était mal vu par la société, donc, banni par la gent-féminine ». Tel est le sentiment d’un témoin, femme, des époques d’avant et après l’indépendance. Marcelline Fila Nziendolo est née en 1936 à Brazzaville, au Congo. Elle est titulaire d’une licence et une maîtrise d’anglais. Durant 24 années, avant l’indépendance, elle accomplit ses études primaires et secondaires, principalement dans les écoles religieuses de l’époque où elle se souvient d’être allée jusqu’en 1951. Juste après l’indépendance, en 1964, elle continue sa formation à Angers, en France. « J’avais raté mon bac en France mais je l’ai obtenu ensuite au Congo ; la correction des épreuves était faite en France », précise-t-elle. Après l’obtention de son bac, elle intègre l’Institut Supérieur des Sciences de l’Éducation –l’INSSED- au Congo avant de poursuivre une nouvelle formation à Aix-en-Provence, en France. Diplômée, de retour au Congo, elle commence une brillante carrière de professeur d’anglais. Elle occupe le poste de directrice de l’École Sainte Thérèse de Poto Poto. Puis elle exerce en tant que professeur au Collège Mafoua Virgile. Par la suite, elle est promue au Lycée Savorgnan de Brazza. Repérée par sa hiérarchie, elle repart pour une nouvelle formation en Inde, à l’université Baroda, après être passée par un séjour linguistique en Angleterre. C’est le tournant de sa vie professionnelle. Elle se spécialise « Traductrice-interprète ». « J’étais de toutes les missions » « Avec ce métier, j’ai commencé une nouvelle carrière en France comme hôtesse d’accueil à Roissy », commente Marcelline Fila Nziendolo. Dans les années 70, les autorités congolaises la mettent à la disposition du ministère des affaires étrangères. « J’étais de toutes les missions », dit-elle avec fierté. « J’aimais accompagner les délégations de l’Union révolutionnaire des femmes -l’URFC-Avec sa présidente Élyse Thérèse Ngamassa, nous avons sillonné le monde pour nous enquérir des conditions des femmes d’ailleurs ». En parlant à bâtons rompus avec Marcelline Fila Nziendolo, c’est d’un flot de dates et de faits vécus tant dans sa jeunesse qu’à l’âge adulte, mais surtout, d’anecdotes de tous genres toutes époques confondues dont elle nous abreuve. Elle a connu personnellement le premier président du Congo, l’Abbé Fulbert Youlou. Elle a été la compagne du premier procureur de la République, Lin Lazare Matsocota, une période de sa vie sur laquelle elle a écrit un récit « Ma vie avec Lin Lazare Matsocota ». Avec l’homme politique Jean-Pierre Thystere Tchicaya, elle a eu « un magnifique enfant qui lui ressemble », s’extasie-t-elle. Elle est aussi l’une des rares personnes à appeler l’ambassadeur Henri Lopes par le petit nom utilisé pour lui dans sa jeunesse : « Lops !, même mes enfants l’appellent Tonton Lops », confie-t-elle. Aujourd’hui à la retraite, elle réside depuis l’année 2000 en France où elle écrit des romans, des contes pour enfants. Son dernier ouvrage, un roman, est intitulé : « De l’aberration du tribalisme, régionalisme et autres ismes » préfacé par l’écrivaine Marie-Léontine Tsibinda. Un roman en dédicace à ses petits-enfants pour qu’un jour, ils s’installent n’importe où au Congo : « car, écrit-elle, le tribalisme, le régionalisme, le népotisme et l’égoïsme auront disparu pour faire place au nationalisme et au patriotisme ». Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :Photo : Marcelline Fila-Ndziendolo
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