Naufrage : une partie de la sous-préfecture de Nzambi coupée du reste du Congo

Jeudi 27 Février 2025 - 17:46

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Le bac de la rivière Noumbi reliant les deux rives de la sous-préfecture de Nzambi, dans le département du Kouilou, a fait naufrage le 12 février, causant la mort de trois personnes et l'immersion d'un véhicule. Depuis, les habitants de la rive droite devenue enclavée ont du mal à se mouvoir.

Mobilisée après avoir été informée du naufrage, la population de Nzambi a pu sortir les trois corps sans vie qui ont été convoyés à Pointe-Noire. Pour le véhicule et le bac immergés dans l’eau, il a fallu l’intervention de la société Petrodive pour les extirper. Un travail de longue haleine qui a nécessité quelques jours pour en venir à bout, le 26 février.

Coupée du reste de la République depuis ce naufrage, la population de la rive droite de la Noumbi vit au jour le jour. Cette partie de la sous-préfecture de Nzambi accuse une pénurie de produits de première nécessité et la situation devient de plus en plus alarmante. Implantés près de la réserve naturelle de Conkouati Douli, les habitants ne peuvent chasser ni cultiver la terre de peur d’attirer les éléphants.  Depuis des années, les activités agricoles ne leur attirent que des ennuis, les champs étant souvent saccagés par ces éléphants qui s’emparent des produits. Des pertes en vies humaines causées par ces pachydermes ont même déjà été enregistrées à Nzambi.

Devant l’ampleur de la situation, le préfet du Kouilou, Paul Adam Dibouilou, à la tête d’une délégation des autorités locales, a effectué une descente sur le terrain, le 19 février, pour s’enquérir de la situation. Il a appelé le gouvernement et les personnes de bonne foi à faire des dons de vivres pour soutenir cette population désespérée. 

Vu l’urgence, lors de cette visite, le préfet a organisé, séance tenante, une réunion avec les autorités présentes, notamment le président du Conseil départemental du Kouilou, les parlementaires, le sous-préfet de Nzambi et la force publique pour regarder ensemble la situation. Au terme de la réunion, Paul Adam Dibouilou, estimant que le bac était obsolète, a lancé un cri de cœur : « Nous sollicitons du gouvernement qu’on revienne ici avec les ministères concernés pour repenser la question du bac», a-t-il indiqué.

Notons que ce drame aurait pu être évité puisque, d’après le préfet, plusieurs plaintes ont été émises depuis quelques années sur le mauvais état de ce bac après avoir servi pendant longtemps. Des entreprises avaient été commises pour sa réhabilitation, mais rien n’a été fait. Le site avait même reçu la visite du Premier ministre Anatole Collinet Makosso, dans le cadre du projet de construction d’un pont sur la Noumbi.

Pour soulager tant soit peu la population de l’autre rive de cette rivière en détresse, la réserve naturelle de Conkouati Douli, répondant à l’appel à l’aide du préfet, a mis à disposition une embarcation qui assure le transport des personnes et des biens deux fois par semaine. Mais cette solution provisoire ne suffit pas. La situation exige des solutions urgentes plus efficaces et durables et l’intervention du gouvernement s’avère plus que nécessaire. "La véritable solution à cette situation, c'est l'érection d'un pont sur la Noumbi. Tant qu'on aura qu'un bac, il y aura toujours des problèmes et des situations similaires. Que l'Etat fasse seulement des efforts de construire un pont pour règler, ce problème une fois pour toute", a estimé un habitant du village Paris, situé sur la rive gauche de la Noumbi.

 

 

Lucie Prisca Condhet N’Zinga et Charlem Léa Itoua

Légendes et crédits photo : 

1- L'opération d'extirpation du véhicule immergé dans la Noumbi/ DR 2-Vue de la rivière Noumbi /DR

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