Nigeria : des chefs d’entreprise françaises en visite d’exploration

Une délégation de patrons français vient de séjourner à Abuja et à Lagos (4-6 octobre) pour vendre leur savoir-faire, évaluer les besoins et/ou saisir les opportunités dans la première économie d'Afrique. En vue de réduire sa dépendance du secteur pétrolier, Muhammadu Buhari a confié à ses hôtes que son pays va diversifier ses revenus et développer ses secteurs industriel et agricole.

Devant des investisseurs français dont le Medef, le chef de l’Etat a laissé entendre qu’il envisage de relancer les secteurs manufacturier, agricole et minier, abandonnés par les précédents gouvernements et « encourager la diversification dans ces secteurs qui peuvent employer beaucoup de monde et à cet égard, nous accueillerons votre soutien ».

« Réduire le chômage nous aidera aussi à améliorer la sécurité car chômage et insécurité sont indissociables », a expliqué Muhammadu Buhari, qui a appelé les entreprises françaises à saisir les opportunités et l’environnement favorable qu’offre son pays. Le Nigeria doit cependant faire face au terrorisme, notamment au groupe islamiste Boko Haram, qui sème la terreur  dans le nord-est  du pays et dans le Golfe de Guinée.

Il a assuré que son gouvernement était en train de prendre les mesures idoines pour relever le défi de la sécurité, face au groupe Boko Haram qui a déjà fait plus de 17.000 victimes et provoqué la fuite de plus de 2,5 millions foyers.

Le président du Medef, Pierre Gattaz, a sollicité de son côté l’assouplissement de certaines  réglementations en matière d'investissements, l'environnement des affaires et les exigences de production locale relevant parfois de grands défis dans ce pays de 200 millions de consommateurs.  

Le Nigeria est le premier partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne, avec un volume d’échanges de 5,6 milliards d’euros (dont 1,5 milliard d’euros d’exportations françaises), troisième récipiendaire d’investissements français en Afrique avec un stock d’investissements directs de 7,2 milliards d’euros.

La délégation française était composée du groupe Total, Veolia, de PME/PMI des secteurs du bâtiment, de l’environnement, de l’énergie, de la formation et de l’industrie alimentaire.

Le conseiller senior pour l’Afrique du géant américain KKR (firme de capital-investissement), Dominique Lafont  a fait savoir, à son retour, que son groupe compte faire du Nigeria une base pour l’expansion de ses opérations dans l’ensemble de la région de l’Afrique de l’Ouest.