Nord-Kivu : de nombreux miliciens prêts à intégrer les FARDCMercredi 20 Novembre 2013 - 18:50 Avec la débâcle du M23, les groupes armés jusque-là actifs dans cette partie du pays, ne trouvent plus la raison d’être de leurs activités militaires et sollicitent leur réintégration dans les FARDC. La débâcle du M23 au front aura radicalement changé la donne militaire à l’Est du pays. Alors que les FARDC requinquées à la suite de leur victoire sur cette force rebelle étaient en passe de retourner leurs canons sur les autres groupes armés encore actifs dans la région aux fins de leur neutralisation, l’on assiste curieusement à des scènes de reddition en cascade. Il a fallu que la Monusco via la Brigade spéciale d’intervention hausse le ton pour que les seigneurs de guerre qui écument cette partie du territoire national reviennent à la raison. Actuellement, ils sont près d’une cinquantaine, essentiellement des miliciens Maï Maï, à avoir fait acte de reddition en négociant leur désengagement auprès des autorités administratives du pays dans la perspective de leur réintégration dans l’armée nationale. Dans les territoires de Masisi, Ruthuru et Walikale au Nord-Kivu, les groupes armés locaux ont beaucoup perdu de leur superbe et ne jurent que par la réintégration de leurs hommes de troupe. Le discours est quasi le même, les éléments ayant milité en faveur de la création de leurs groupes armés ayant disparu, il n’y a aucune raison de continuer une lutte devenue sans objet. C’est dans ce contexte de renonciation de leurs activités militaires que de nombreux seigneurs de guerre ont déposé les armes et remis aux forces loyalistes tout leur arsenal militaire, et avec eux, l’ensemble de leurs miliciens. C’est notamment le cas du Mouvement populaire d’autodéfense (MPA-Nyatura) qui vient de renoncer à sa résistance armée dont la finalité était de s’opposer contre le projet de balkanisation du pays entretenu par le M23. Avec la défaite du M23, ce groupe armé considère qu’il n’y a plus aucune raison de mener son combat militaire qui doit être réorienté et recadré par rapport au contexte de l’heure. D’où son option de quitter la brousse pour se joindre aux efforts de reconstruction du pays sous la férule du gouvernement. D’autres armés ont également fait acte de reddition à l’instar de Raïa Mukombozi. Ce dernier serait en pourparlers avec un autre groupe rival, le Raïa Mutomboki, afin de négocier les conditions de leur désarmement, en vue d’une intégration dans l’armée ou une réinsertion sociale. Le ministre de l’Intérieur Richard Muyej en séjour actuellement au Nord-Kivu, reçoît chaque jour des sollicitations de ce genre, preuve que la victoire sur le M23 fait redouter aux autres groupes armés la puissance de feu des FARDC. Et pour ne pas subir le même sort, la reddition reste la seule voie obligée. Le ministre Richard Muyej a salué cette prise de conscience de la part de ces compatriotes et leur a promis toutes les garanties et une oreille attentive du gouvernement. Alain Diasso |