Ormuz !

Comme il fallait s’y attendre et comme d’ailleurs nous l’avions souligné ici même à plusieurs reprises, la stabilité du golfe Persique se fissure de jour en jour. Avec, très probablement, le blocage un jour prochain du détroit d’Ormuz par où transite un tiers de la production mondiale d’hydrocarbures et, par conséquent, le déclenchement d’une crise de dimension planétaire dont personne aujourd’hui ne peut dire ce qui surgira à plus ou moins brève échéance.

Au cœur de la crise qui se précise de jour en jour comme le montre l’attaque menée il y a quelques jours, probablement par les forces iraniennes, contre un navire israélien se trouve la course contre la montre engagée depuis des années par l’Iran pour se doter de l’arme nucléaire. Une avancée stratégique qu’Israël, doté lui-même de cette arme de destruction massive grâce à la France, fera tout pour empêcher ; tout, y compris une guerre ouverte que chaque camp récuse, mais dont les contours se précisent de jour en jour et qui aura comme conséquence inévitable la fermeture temporaire ou définitive du détroit d’Ormuz.

Si nous évoquons à nouveau ce très probable conflit c’est, bien évidemment, parce qu’il aura des conséquences dramatiques pour tous les pays de la région concernés plus ou moins directement par l’affrontement entre l’Iran et Israël. Mais c’est aussi parce qu’il provoquera une crise économique planétaire dont le golfe de Guinée, c’est-à-dire nous-mêmes tirerons de grands, très grands profits. Productrice de pétrole et de gaz, largement ouverte sur l’océan Atlantique donc sur les deux Amériques et l’Europe, dotée de grands ports parmi lesquels figure en très bonne place celui de Pointe-Noire, cette partie de l’Afrique a, en effet, tous les atouts en main pour devenir l’un des pivots du commerce mondial des hydrocarbures si la crise qui menace aujourd’hui l’accès au golfe Persique par le détroit d’Ormuz dégénère.

Dans le moment où la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), que préside actuellement Denis Sassou N’Guesso, s’emploie à resserrer les liens entre ses onze Etats membres et donc à accélérer le processus d’intégration régionale dont surgira le meilleur pour les peuples concernés, dans ce moment donc une réflexion collective s’impose sur les conséquences inévitables de la crise que va très probablement vivre le golfe Persique.