Paix et sécurité : le Congo entame une campagne médiatique sur le protocole de la paix en Afrique australeMercredi 4 Décembre 2013 - 18:45 La cérémonie de commémoration du 25e anniversaire du Protocole de Brazzaville sur la paix en Afrique australe aura lieu le 13 décembre dans la capitale congolaise Pour mieux situer l’événement, le ministre d’État, directeur de cabinet du président de la République, Firmin Ayessa, a animé, le 4 décembre, une conférence de presse pour appeler les journalistes à s’impliquer dans la campagne médiatique de cet événement de portée historique et diplomatique. Cet événement connaîtra deux phases principales : la première sera dédiée au souvenir et à la restitution de la mémoire du protocole et la seconde consacrée au débat sur la paix dans le monde aujourd’hui et demain. Il est prévu, en outre, des séquences de décoration de quelques personnalités et un banquet qui sera agrémenté par de la musique congolaise et sud-africaine. Ce protocole, fruit des longues et difficiles négociations, avait permis le retrait des troupes cubaines d’Angola ; le retrait des troupes sud-africaines de la Namibie et du sud de l’Angola ; l’indépendance de la Namibie ; la libération de Nelson Mandela et le démantèlement de l’apartheid ainsi que l’avènement de la nouvelle Afrique du Sud. La commémoration du 25e anniversaire de cet événement diplomatique s’inscrit dans le cadre des rappels historiques importants qui doivent servir de repères aux nouvelles générations au moment où, un peu partout en Afrique et dans le monde, a indiqué Firmin Ayessa, « on enregistre une recrudescence des foyers de tension et des conflits locaux qui menacent gravement la paix. » La question de fond, a-t-il ajouté, que se posent de nombreux observateurs, est de savoir si la paix n’est pas aujourd’hui une utopie, malgré la fin de la guerre froide et de la bipolarisation. Cette problématique, a-t-il renchéri, sera au centre des débats prévus à l’occasion de la commémoration du 25e anniversaire du Protocole de Brazzaville sur la paix en Afrique australe. Repères Élu président en exercice de l’Organisation de l’Unité africaine en juillet 1986, le président Denis Sassou N’Guesso fait de la libération de l’Afrique australe et de l’éradication de l’apartheid sa priorité, son cheval de bataille. Ainsi, il propose, à la faveur du 8e Sommet des pays non alignés, en septembre 1986, à Harare (Zimbabwe), la création du Fonds Africa dédié au soutien de la lutte des peuples de l’Afrique australe contre l’apartheid. En avril 1987, il réussit à mettre autour de la même table de discussions le sous-secrétaire d’État américain pour les affaires africaines, Chester Crocker, et le ministre angolais Alexandro Rodigues « Kito », dans une espèce de prélude et de préfiguration des grandes négociations à venir. En mai 1987, le président Denis Sassou N’Guesso organise à Brazzaville le symposium littéraire contre l’apartheid, et, un peu plus tard, le premier congrès des hommes de sciences d’Afrique. Les phases les plus décisives seront celles qui ont rythmé, par intermittence, la vie de la capitale congolaise d’août à décembre 1988. C’est finalement le mardi 13 décembre 1988 qu’Angolais, Cubains et Sud-Africains apposent leurs signatures sur le Protocole de Brazzaville. De celui-ci naîtront les accords entre l’Angola et Cuba, signés le 22 décembre 1988 à New York. La mise en œuvre de ces deux accords a eu pour conséquence l’application, deux ans après son adoption, de la résolution 435 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur l’indépendance de la Namibie, dont l’accession à la souveraineté internationale est intervenue le 21 mars 1990. Un quart de siècle après, il était nécessaire, par devoir de mémoire, que cette histoire soit reconstituée pour que l’oubli ne prenne pas le dessus sur le souvenir. La reconstituer pour que cet événement soit une source d’inspiration pour l’avenir du continent et du monde. Roger Ngombé |