Parc national de la Salonga : un braconnier notoire opérant dans l’aire protégée condamné à 20 ans de prisonJeudi 1 Septembre 2016 - 16:07 Pour le Fonds mondial pour la nature (WWF), l’arrestation et la condamnation de ce braconnier dont la spécialité était le braconnage des éléphants pour l’ivoire dénotent de l’amélioration de la collaboration entre les autorités du parc et les communautés locales, qui fait que les personnes rapportent les cas de braconnage dans leur zone.
Le braconnier notoire Didier Konga Bodjoko, alias Mopao, opérant dans le Parc national de la Salonga (PNS) a finalement été arrêté et condamné, le 13 juillet 2016, à 20 ans de prison, après avoir échappé à la détention il y a quelques années. Dans un communiqué du 29 août 2016, le WWF, qui salue cette décision de la justice congolaise, a noté que le 12 juillet 2016, le Tribunal militaire de garnison de Lodja s’est déplacé à Kole et par son jugement rendu le 13 juillet 2016, a condamné Didier Konga Bodjoko à 20 ans de servitude pénale pour possession illégale d’arme de guerre (infraction punie par l’article 203 de la loi n° 024/2002 du 18 novembre 2002 portant code pénal militaire) et pour possession d’une arme à feu à l’intérieur d’un parc national (fait prévu et puni par l’article 71 de la loi 14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature). À en croire le WWF, le condamné a été acheminé depuis le 20 août à Kinshasa pour y purger sa peine à la prison de Ndolo. Un nouvel état d’esprit qui prend forme Pour le WWF, en effet, l’arrestation et la condamnation de ce braconnier dénotent de l’amélioration de la collaboration entre les autorités du PNS et les communautés locales, qui fait que les personnes rapportent les cas de braconnage dans leur zone. « C’est un signe que la cogestion du PNS entre l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et le WWF marque des progrès avec une coopération effective des communautés », a souligné cette ONG internationale. Ces développements, s’est-elle réjouie, sont une indication que les initiatives de lutte contre le braconnage sont de plus en plus comprises comme un effort collectif impliquant toutes les parties prenantes y compris les communautés et non pas comme une tâche dévolue aux seules organisations de conservation. « C’est un nouvel état d’esprit qui prend forme et qui est très encourageant pour l’avenir », a expliqué le WWF. Selon cette nouvelle vision de la gestion du parc, les autorités du PNS, note-t-on, appellent les communautés vivant aux alentours à multiplier leur collaboration avec les éco-gardes de manière à identifier et démanteler de façon permanente tous les réseaux de braconniers. C’est dans cette conception que, le 16 mai 2016, les éco-gardes du PNS avaient surpris un groupe de braconniers à l’intérieur du parc le long de la rivière Lotanga, dans le Territoire de Dekese, Province du Kasai. Parmi ces braconniers figurait Didier Konga Bodjoko, alias Mopao, qui était en possession d’une arme de guerre. À la suite du refus de ce dernier de se faire désarmer par les gardes du parc, a expliqué cette organisation internationale ouvrant dans le domaine de la conservation de la nature, il s’en est suivi un échange de coups de tirs au cours duquel un braconnier a été tué sur le champ et Mopao grièvement blessé à la main. Ayant réussi à s’échapper et cherchant ensuite à se faire soigner, a expliqué le WWF, Mopao s’est rendu au village de Looto, dans le territoire de Kole, dans la province voisine du Sankuru où il a été arrêté par la police. Il est noté que Mopao avait déjà fait l’objet d’arrestation en 2012 pour braconnage dans le PNS et transféré à Mbandaka pour y être jugé. Il avait réussi, cependant, à s’évader avant son audition. Le PNS, souligne-t-on, est le plus grand parc national d’Afrique et le deuxième plus grand parc de forêt tropicale dans le monde. Depuis 2005, le WWF unit ses efforts à ceux de l’ICCN pour la sauvegarde du parc. Cette collaboration a davantage été renforcée avec la signature d’un accord de cogestion en août 2015 et son lancement officiel au cours du mois de mai dernier. De WWF, il est rappelé qu’il est l’une des organisations de conservation indépendantes les plus grandes et les plus respectées au monde, avec plus de 5 millions d’adhérents et un réseau mondial actif dans plus de 100 pays. L’ONG s’est donné la mission de stopper la dégradation de l’environnement naturel de la terre et de construire un avenir où les humains pourront vivre en harmonie avec la nature, en conservant la diversité biologique de la planète, en veillant à ce que l'utilisation des ressources naturelles renouvelables soit durable et en promouvant la réduction de la pollution et de la surconsommation. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Banderole annonçant la cogestion du PNS par le WWF et l'ICCN
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