Portrait : Gouveia Jeancie sortie des griffes de la prostitution

Mercredi 17 Novembre 2021 - 14:00

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Timide et sur ses gardes, il a fallu tirer les vers du nez de Jeancie, 23 ans, pour qu’elle se confie.  Son parcours pointillé de douleur entre le décès de son père, son errance à la recherche d’une vie meilleure, et le décès de sa mère, embarque inexorablement la jeune fille vers les couloirs de la prostitution. L’histoire de Jeancie est donc le parcours d’une renaissance qui s’est faite au jour le jour grâce à sa rencontre avec l’association ASI.

De petite taille et en apparence frêle et sans défense, Jeancie garde encore les stigmates d’un passé lourd, mais qui avec le temps s’estompe grâce à sa rencontre avec ASI. « Cette rencontre avec ASI a été ma planche de salut et je peux dire que j’y ai retrouvé une certaine stabilité », souligne Jeancie.

« Jeter dehors par les parents de mon père suite à son décès, maman ne travaillait pas, on avait rien à manger, et surtout je n’avais pas d’argent pour aller à l’école. Et quand des copines m’ont fait cette proposition, j’ai sauté sur l’occasion parce qu’elles me disaient qu’on pouvait se faire facilement les poches », témoigne la jeune fille. Et de poursuivre : « Croire que se prostituer peut vous enrichir est une erreur monumentale ! Mais avais-je le choix à l’époque ? Soit je me prostituais ou je mourrai de faim et arrêtais mes études ».

« J’avais besoin d’un lieu stable pour me poser et me concentrer entièrement à mon examen », a fait noter la jeune fille qui, par la suite, a fait montre de détermination et de résilience, ce qui lui a valu l’obtention de son baccalauréat. Seulement, par manque de ressources financières, elle n’a pas pu poursuivre ses études universitaires. " J’’ai dû renoncer à ce rêve parce que je n'avais pas assez de moyens financiers", regrette-t-elle..

Par la suite, la jeune fille voit le cours de sa vie changé grâce à de belles rencontres puisqu’elle est placée dans deux ateliers : Luno dame et Caty couture, deux enseignes très prisées de la capitale économique.  « Au départ, je n’étais pas très emballée, mais très vite grâce à l’accueil et  aux conseils des éducateurs, je me suis tout de suite sentie en sécurité dans ce centre, j’étais comme à la maison », déclare Jeancie.

Cette réussite de Jeancie est la preuve vivante que l’on peut sortir de la prostitution et bâtir une vie épanouie, a fait savoir Donelvie Loubayi, éducatrice en charge de la formation et de l’insertion professionnelle des bénéficiaires. Consciente de ce changement, la jeune fille entend encourager les jeunes qui sont encore dans la prostitution à en sortir. « Si j’avais un conseil à donner à mes jeunes sœurs, c’est de suivre une formation, au départ, elle peut paraître difficile, mais il faut avoir en tête ce que l’on veut et se battre pour atteindre ses objectifs », a fait savoir cette dernière.

Annette Kouamba Matondo

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