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Mardi 1 Juillet 2014 - 9:30

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Il suffit, pour s’en convaincre, d’ouvrir grands les yeux et de considérer ce qui se passe sur les cinq continents : la paix et la sécurité d’un pays ne sont durablement assurées que lorsqu’un pouvoir fort, stable, cohérent, garantit au peuple dont il gère temporairement la destinée que des troubles, intérieurs ou extérieurs, ne viendront pas le déstabiliser. Faute d’oublier ou de tenir pour négligeable cette vérité aussi vieille que les sociétés humaines, nombre de pays sombrent aujourd’hui dans un chaos dont ils auront le plus  grand mal à sortir demain.

Entendons-nous bien sur ce point précis, il ne s’agit évidemment pas ici de faire l’éloge de la dictature ou du déséquilibre absolu des pouvoirs, mais seulement de rappeler à ceux qui seraient tentés de l’oublier que rien de positif ne saurait sortir de bon d’un système politique en déséquilibre permanent. Si nous-mêmes, au lendemain de la Conférence nationale souveraine de 1991, avions respecté cette règle de bon sens, le Congo et les Congolais n’auraient pas vécu les terribles évènements dont ils ont mis plus d’une décennie à se remettre.

À l’heure où notre pays s’interroge légitimement sur le fait de savoir s’il faut ou non adapter ses institutions aux réalités du temps présent, ce rappel sonne comme un avertissement. Si le peuple congolais veut continuer à cheminer sur la voie du progrès sans courir le risque de revivre un jour les troubles qui manquèrent de le détruire, il doit veiller à ce que l’action des hommes et des femmes qui le gouvernent s’inscrive dans la durée. Il faut aussi et surtout que les pouvoirs qui leur sont confiés par la nation ne soient pas remis brutalement en question par les incidents plus ou moins graves qui émaillent la vie de toute collectivité.

Assurer la continuité du pouvoir, sans pour autant porter atteinte aux grands principes de la démocratie, telle est l’équation difficile mais vitale dont nous devons trouver aujourd’hui la solution. En ayant conscience que rien ne peut se faire si la conduite des affaires publiques n’est pas assurée par un pouvoir fort, capable de garantir aux citoyens la continuité sans laquelle leur liberté volerait en éclats et leur bien-être disparaîtrait.

Puisse le débat qui s’engage sur la réforme constitutionnelle s’ordonner autour de ce grand principe.

 

Jocelyn Francis Wabout

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Édition Quotidienne (DB)

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