Présidentielle au Liberia : les observateurs de l’UA redéployés sur place

Mardi 26 Décembre 2017 - 17:40

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Les représentants électoraux de l'organisation régionale resteront dans le pays jusqu’au 31 décembre, a-t-on appris d’un communiqué.

Le second tour du scrutin présidentiel au Liberia s'est déroulé le 26 décembre. L’Union africaine (UA) avait déjà participé au processus électoral dans ce pays, en déployant une mission d’évaluation pré-électorale en février dernier. Dans le cadre des missions à long et à court terme, des observateurs avaient été envoyés, le 1er septembre et le 3 octobre, respectivement pour surveiller le premier tour des élections présidentielle et parlementaires, qui a eu lieu le 10 octobre.

Le scrutin présidentiel s’était déroulé sans incidents majeurs, selon les missions d’observation des élections tant locales qu’internationales, dont celle de l’UA, qui l'avaient estimé transparent et crédible. Mais aucun candidat n’avait obtenu la majorité à plus de 50% des voix nécessaires pour être élu au premier tour. Un second tour a donc été prévu pour le 7 novembre avant d'être suspendu en raison de problèmes juridiques.

C’est après la levée de cette suspension par la Cour suprême du Libéria que la Commission électorale nationale avait annoncé le second tour pour le 26 décembre, opposant l’ex-star du football, George Weah, au vice-président sortant, Joseph Boakai. Au premier tour, Joseph Boakai, du Parti de l’unité, avait recueilli 28,8% des voix alors que le sénateur George Weah, de la Coalition pour le changement démocratique, avait obtenu 38,4% des suffrages. Le vainqueur du second tour de l’élection succèdera donc à Ellen Johnson Sirleaf.

Quatorze ans de guerre civile

Le Liberia est un pays anglophone d’Afrique de l’ouest meurtri par quatorze ans de guerre civile, puis par l’épidémie d’Ebola, dont il peine à se redresser. Il s’agit de la plus ancienne République d’Afrique noire, fondée en 1822 sous l’impulsion des Etats-Unis pour des esclaves noirs affranchis. Indépendant depuis 1847, ce pays a été dominé par les descendants d’esclaves jusqu’à l’assassinat, en 1980, du président William Tolbert, lors d’un putsch mené par Samuel Doe, lequel installa un régime de terreur et de corruption.

En 1990, en pleine guerre civile, Samuel Doe a été capturé puis torturé à mort par les hommes du chef de guerre, Prince Johnson, aujourd’hui sénateur et prédicateur. Battu au premier tour (8,2%), il a apporté son soutien à George Weah pour le second.

Le second tour de l’élection intervient alors que les Libériens gardent toujours à l’esprit les affres de quatorze ans de guerre civile que leur pays a connus. Ce conflit avait commencé le 24 décembre 1989, lorsque le Front national patriotique du Liberia  de Charles Taylor déclencha une rébellion dans le nord-est et s’empara rapidement de la quasi-totalité du territoire.

Un lourd bilan de 250 000 morts

L’année suivante, soit en 1990, une force africaine empêcha la prise de Monrovia, lors de cette guerre civile, l’une des plus atroces du continent, et au cours de laquelle sept factions rivales s’étaient affrontées.

En 1997, après un accord de paix, les Libériens avaient élu Charles Taylor à la présidence. En 1999, une nouvelle rébellion des Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie éclata au nord, avant de progresser vers la capitale Monrovia, soutenue par plusieurs pays voisins. Cette guerre s’était achevée par un siège de la capitale en 2003. Le 11 août de la même année, Charles Taylor quitta le pays, sous la pression de la rébellion et de la communauté internationale. Il sera condamné, en mai 2012, par la justice internationale à cinquante ans de prison pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre en Sierra Leone voisine.

L’ONU estime que les quatorze ans de guerre civile quasi ininterrompue au Liberia ont fait quelque deux cent cinquante mille morts et des centaines de milliers de déplacés. Après ce conflit, Ellen Johnson Sirleaf est devenue, en 2005, la première femme élue chef d’Etat en Afrique. Elle a été réélue en novembre 2011, un mois après avoir obtenu le Prix Nobel de la paix.

Nestor N'Gampoula

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