Projet des réformes intégrées du secteur public : des ONG publient leurs rapports sur la santé et l’éducation

Mercredi 5 Juillet 2023 - 17:30

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Les rapports de suivi des investissements publics dans les secteurs de la santé et de l’éducation par cinq organisations de la société civile, exercices budgétaires 2014-2019, ont été publiés le 4 juillet à Pointe-Noire, lors de l’atelier de leur présentation et de leur dissémination.

En vue d’améliorer la transparence et la gouvernance dans le secteur public, le gouvernement, en partenariat avec la Banque mondiale, a mis en place le Projet des réformes intégrées du secteur public (Prisp). Renforcer la mobilisation des recettes publiques, moderniser l’administration publique et renforcer la transparence ainsi que la recevabilité en République du Congo sont les principaux axes de ce projet. 

 

Pour obtenir les résultats escomptés, la société civile a été associée audit projet. Ainsi, cinq organisations de la société civile, à savoir Action évangélique pour la paix, la Commission justice et paix, l’Association des femmes juristes du Congo, le Forum des jeunes entreprises du Congo, la Fondation Niosi ont signé une convention avec le ministère du plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale pour suivre les investissements publics dans les secteurs de la santé et de l’éducation. « Les OSC ont reçu la mission de faire le suivi de l’exécution budgétaire des projets d’investissement prévus par le gouvernement dans les secteurs de la santé et de l’éducation des exercices 2014-2019. De septembre à décembre 2022, les OSC ont sillonné les douze départements pour collecter les données. Au terme de cette mission, deux rapports ont été produits par ces organisations. Les résultats auxquels nous sommes parvenus permettront, d’une part, aux pouvoirs publics de mieux veiller à l’exécution du budget de l’Etat, d’ester en justice tous les coupables et, d’autre part, à la population de prendre conscience de la responsabilité qui est la leur dans le cadre de la mise en œuvre des projets dont elle est bénéficiaire, aux responsables gestionnaires des projets et opérateurs économiques de s’impliquer davantage dans la réalisation des projets dont ils ont la charge », a dit pasteure Nelly Mfoutou Kado du point focal OSC.

 

« Le département de Pointe-Noire félicite et encourage la société civile pour la production et la publication de ces rapports dont le contenu va permettre assurément aux citoyens d’avoir un autre regard sur le suivi des investissements publics. Espérons que ce partenariat entre le gouvernement et la société civile perdure pour améliorer l’information des citoyens sur les actions menées par le gouvernement en vue d’améliorer les services publics », a déclaré Pascal Koumba, secrétaire général du département de Pointe-Noire, ouvrant l’atelier.

Un total de 754 projets suivis dans la santé et l'éducation

 En présence des représentants des institutions départementales, des administrations publiques, des leaders d’opinion basés à Pointe-Noire, les représentants des OSC ont présenté les deux rapports qui s’appuient sur le type de travaux réalisés dans le cadre des projets de construction et de réhabilitation des structures sanitaires et scolaires, l’évaluation de la quantité et de la qualité  des équipements entre 2014 e 2019. Dans le secteur de la santé, 297 projets ont été suivis et au niveau de l’éducation, 457 projets suivis, soit un total de 754 projets. Le rapport indique qu’en éducation, sur les projets de construction enquêtés et budgétisés, 113 n'ont jamais démarré et 168 ont effectivement démarré dont 61, 94 % achevés, 30 % en arrêt et 7,96 % en cours d’exécution. Sur les projets d’équipement, 73 n’ont pas été exécutés et 103 ont été exécutés dont 97 exécutés en totalité et 6 partiellement. Dans le secteur de la santé, le constat n'est guère reluisant. Il ressort que sur 297 projets dont 227 de construction et 70 d’équipement, 48,90 % des projets de construction ont démarré, 19,82 % sont achevés, 03,09 % sont en cours de réalisation et 25,99 % sont arrêtés. Sur les projets d’équipement, 24,3 %, soit 17 ont été exécutés et 75,7 % soit 53 % non exécutés. Ces deux rapports ont montré plusieurs dysfonctionnements et incohérences dans la programmation et l’exécution du budget de l’Etat. Un nombre important des travaux se trouve en abandon alors même que la dépense a été engagée au niveau du budget et parfois totalement décaissée, par exemple.

Aussi, plusieurs difficultés relatives à la méconnaissance des projets par les répondants, au refus de collaboration ainsi qu’à l’inaccessibilité des sites à enquêter ont été relevées au cours de cette mission.

Au regard de ce constat, de nombreuses recommandations ont été faites pour une gestion rationnelle et efficiente à l’avenir des investissements en y incorporant notamment une structure pour un suivi indépendant des investissements par les OSC au regard de limites observées dans la chaîne de suivi dans les administrations publiques  chargées de la mission de contrôle et d’évaluation des projets d’investissement publics. Les rapports couvrant la période 2020-2022 sont en cours d’élaboration, a assuré Assene Bozir, responsable suivi et évaluation du Prisp. Notons que le Prisp est le fruit de la volonté de la coopération entre l’Association internationale de développent du groupe de la Banque mondiale et le gouvernement de la République du Congo, exprimée le 23 juin 2017 pour mutualiser leurs efforts afin de réaliser les réformes de gouvernance du secteur public. 

 

 

Hervé Brice Mampouya et Prosper Mabonzo

Légendes et crédits photo : 

La photo de famille à la fin de l'atelier du Prisp / Adiac

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