Opinion
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Quel avenir pour quelle humanité ?Lundi 18 Août 2014 - 9:37 Lorsque sonnèrent, le 31 décembre 1999, les douze coups qui marquaient l’entrée de l’humanité dans le troisième millénaire, nous étions nombreux à penser que le vingt-et-unième siècle, dont nous vivions les premiers instants, serait une ère de paix, de justice, de progrès, d’avancées sociales, d’accélération de la montée des sociétés humaines vers un monde plus serein et plus juste. Dans nos têtes régnait alors l’idée selon laquelle la combinaison des percées scientifiques en cours dans tous les domaines, de l’émergence rapide des pays du tiers-monde, des enseignements tirés du passé tragique ayant marqué le siècle précédent d’un sceau indélébile, de l’abolition du temps et de l’espace par les nouvelles technologies de l’information conduirait l’homme à se montrer plus sage dans la gestion des crises qui l’opposent à lui-même. Bref, nous avions foi en un avenir plus serein, moins violent, plus humain. Près de quinze ans après cet instant de rêve, force est de reconnaître qu’une fois de plus l’illusion a pris le pas sur la réalité dans notre raisonnement et que, de ce fait, nous nourrissons des espoirs qui se révèlent et se révèleront sans doute de plus en plus vains. En effet, la résurgence des conflits d’intérêt entre les grandes puissances, la réapparition des conflits religieux dans différentes parties du monde, l’utilisation croissante des nouvelles technologies dans les actions de destruction et non de création, les excès en tous genres que provoque l’accumulation individuelle et collective de la richesse, les atteintes de plus en plus graves portées à l’environnement qui conditionne la survie de notre espèce s’additionnent au point de laisser entrevoir un avenir plus incertain encore que celui du siècle précédent. Faut-il pour autant sombrer dans le pessimisme et se réfugier dans une conception négative du futur ? Évidemment non ! Pour la simple et bonne raison que l’histoire a été jalonnée constamment de crises, de drames, de tragédies dont sont pourtant sorties les avancées qui ont permis à l’homme de combattre les maladies qui le décimaient, d’accroître son savoir, d’améliorer ses conditions de vie, de mieux gérer les catastrophes naturelles auxquelles il est depuis toujours confronté, de le rendre donc plus maître de son destin. Mais nous devons tirer des dérives auxquelles nous assistons, les enseignements qu’elles portent en elles afin de pâtir le moins possible des excès que celles-ci engendrent, ou risquent d’engendrer à brève échéance.
L’Histoire à venir dira si ces leçons tirées de l’Histoire récente ont été entendues et comprises.
Jean-Paul Pigasse Edition:Édition Quotidienne (DB) |