Reconstruction de Mpila: des « logements témoins » dans un an à Talangaï ?Mercredi 29 Avril 2015 - 19:45 Les vingt-quatre parcelles de terrains expropriées à Talangaî dans le sixième arrondissement de Brazzaville serviront de test pour la construction de quarante-huit « logements témoins » d’un à trois niveaux. Le ministère à la Présidence de la République, chargé de l’Aménagement du territoire et de la Délégation générale aux Grands travaux, a procédé le 29 avril, en présence de l’administrateur-maire de l’arrondissement 6 Talangaï, au terrassement du site dans les environs du petit marhé de dragage à côté des logements modernes de Mpila. Les travaux sont confiés à la société chinoise, Sino-Hydro qui entend moderniser la zone en onze mois. En effet, selon les techniciens de cette entreprise, les quarante-huit logements coûteraient environ 5 milliards FCFA. Outre le terrassement, les engins de Sino-Hydro ont procédé à la démolition de quelques maisons dont les propriétaires ont déjà été indemnisés. Seule une parcelle de terrain n’a pas été touchée du fait que le propriétaire aurait boudé le montant proposé par les autorités. Cet habitant se dit attendre une réévaluation de son terrain. Une bonne partie de cette zone retenue pour cause d’utilité publique avait été complètement rasée par les explosions du 4 Mars 2012. Cet espace servira également de plateforme pour un système d’épuration d’eau qui servira aux 200 logements modernes de Mpila qui font déjà la beauté de cette partie de la ville. « Après avoir payé les ayants droit de ces différentes parcelles de terrain, aujourd’hui nous avons décidé de détruire ces maisons pour que les travaux puissent démarrer dans un bref délai. Les prototypes ont été proposés mais pour permettre aux populations de toucher du doigt la réalité, il va falloir construire ces maisons afin qu’elles puissent opérer leur choix », a expliqué Privat Frédéric Ndéké le Maire du sixième arrondissement. Une fois construits, les « logements témoins » seront dupliqués au niveau des autres quartiers complètement détruits de Talangaï et Ouenzé, à la seule condition que les propriétaires ne seront pas indemnisés par les pouvoirs publics. En effet, sur les 400 m2, limite officielle d’une parcelle, l’Etat prendra 10 m2, après un accord tacite, a-t-on appris des services des Grands travaux. La déclaration d’utilité publique s’impose à tous S’adressant à la population de son arrondissement, Privat Frédéric Ndéké a rappelé que la déclaration d’utilité publique est du ressort de la loi. Elle peut frapper n’importe qui, il suffit que l’Etat manifeste sa volonté d’ériger quelque chose au profit de sa population. L’administrateur-maire du 6e arrondissement de Brazzaville a, par ailleurs, déploré le fait que certaines personnes ayant perçu leur indemnisation depuis février ne voulaient pas quitter les lieux. « En tant qu’autorité locale, je n’ai pas voulu user de la force pour les faire partir. Nous étions obligés de dialoguer avec eux pour leur faire comprendre le bien-fondé de quitter ces lieux étant entendu qu’ils ont touché de l’argent », a-t-il ajouté. Rappelons que le gouvernement a souvent rencontré de résistance dans les opérations d’expropriation soit à cause des gens qui boudent les montants proposés, soit à cause des personnes qui ne veulent pas partir de leur propre-gré. C'est ce qui explique par exemple le retard pris dans la construction de la troisième sortie nord de Brazzaville notamment en ce qui concerne la construction de l'échangeur à Keba na virage. Les difficultés ont été rencontrées à Ouenzé et dans le département de la Sangha, qui abritera le 15 août prochain la fête nationale de l’indépendance. « Que tous ceux qui ont déjà perçu les fonds publics à Keba na virage puissent comprendre que le moment est venu pour quitter les lieux parce que nous n’avons pas besoin d’utiliser les moyens mis à la disposition de l’Etat pour les faire partir. Ils peuvent partir en toute compréhension comme cela se passe aujourd'hui. C’est un conseil qui doit servir à tous les gens de Talangaï qui seront expropriés parce que la déclaration d’utilité publique s’impose à tout le monde, ce sont des textes de notre pays que personne ne peut contester », a conclu Privat-Frédéric Ndéké. Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Sino-Hydro en train de démolir les maisons sur le site de construction de 48 logements témoins ; crédit photo Adiac |