Réglementation vitres teintées : la police met la charrue avant les bœufsMardi 10 Mars 2020 - 18:00 Il est 16h passées de quelques minutes à Brazzaville, lorsque des policiers positionnés au rond-point « La coupole » procèdent le 09 mars dernier à la verbalisation de plusieurs conducteurs à bord de véhicules aux vitres teintées. Coup de sifflet, présentation des pièces du véhicule, puis immobilisation du véhicule et saisie des clés pour certains, les chauffeurs verbalisés n’étaient visiblement pas au courant qu’ils ne devraient pas rouler avec des voitures aux vitres teintées. « Il faut informer préalablement les gens avant de les arrêter », s’indigne un chauffeur. « Où est la note, quand a-t-elle été diffusée ? », s’interroge un autre chauffeur, qui remet les documents de la voiture (assurance, taxe de roulage, veritas, permis, carte grise ) à un policier. « Nous avons reçu des ordres de nos supérieurs d’arrêter tout véhicule ayant des vitres teintées », rétorque le policier qui le verbalise. Un décret était attendu, à ce propos il y a quelques années. En 2015, le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation interdisait par décision administrative la circulation, par souci de sécurité publique, des véhicules aux vitres latérales fumées. Cette décision n’avait malheureusement pas été rendue publique jusque-là. Conséquence : les véhicules aux vitres fumées continuent à circuler à travers le pays. La sécurité, c’est le rôle régalien des gouvernants. Les pare-brises et les vitres latérales doivent être transparents. Toutefois, avant de proceder à l’application d’un quelconque décret ou d’une loi, une circulaire aurait eu le mérite d’éviter les gorges chaudes et les risques de refus d’obtempérer de certains usagers. Pas d’outil de contrôle homologué Pendant le contrôle, un conducteur subjugué observe comment une policière tente de décoller le film teinte de son véhicule à l’aide de ses ongles. Selon ce dernier, la mesure d’interdiction des vitres teintées varie en fonction de la qualité et des caractéristiques du film, mais aussi de la qualité du verre utilisé par le constructeur du véhicule. En effet, cette interdiction intervient dès lors que le taux de transparence des vitres est inférieur à 70 %. La transparence des vitres est considérée comme suffisante si le facteur de transmission régulière de la lumière est d’au moins 70%. En cas de bris, ce facteur permet au conducteur de continuer à voir distinctement la route et faciliter le contrôle routier. Naturellement, il est en pratique difficile de savoir précisément si le taux de transparence d'une vitre est inférieur ou non à 70 %, d’où la nécessité d’avoir des outils de contrôle homologués. En haut de gamme par exemple, le verre trempé est remplacé par du feuilleté plus coûteux, mais certains de ces verres de très haute qualité parviennent à laisser passer davantage de lumière que du verre trempé classique. De nombreux automobilistes sont équipés de vitres teintées pour des raisons esthétiques, mais aussi pour faire baisser la température dans l’habitacle en plein soleil. Durly Emilia Gankama Légendes et crédits photo :Photo:Logo de la police nationale congolaise Notification:Non |