Saint-Denis/Djiri : les défis d'un nouveau quartier

Mercredi 6 Août 2014 - 11:30

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Annexé récemment au quartier 903 Matari, dans le 9e arrondissement de Brazzaville, Djiri, Saint-Denis fait face aux nombreux défis d’un quartier naissant que sont : le manque de voies d’accès, le lotissement, l'électricité et l’eau potable.  À quoi, il faut ajouter l'école et la santé...

Avec plus de 5 000 habitants actuellement, le quartier Saint-Denis connaît un vrai problème de circulation des biens et des personnes. Une seule voie d’accès est praticable pour les véhicules en dépit des difficultés. Cette voie part du marché Massengo pour joindre la station terrienne de Moungouni. Comme tout nouveau quartier, le lotissement n'a jamais été réalisé alors que celui devrait précéder l'occupation de la zone par des citoyens. Une véritable épine que les propriétaires fonciers ont placée sous le pied des pouvoirs publics. 

Le troisième défi est la question d’eau potable. Ici, comme ailleurs certainement, les populations attendent à bras ouverts le passage des tuyaux de la Société nationale de distribution d’eau (Snde) dont le nouveau directeur général a pris les fonctions récemment à Brazzaville. En attendant, la population se contente de l'eau de source grâce à la rivière Tsiémé qui arrose le quartier. Quant aux questions d’électricité, la Société nationale (SNE) a donné un signal fort en y déposant un poste transformateur... « Nous accusons, certes, un déficit en matière d’infrastructures de transport, d’électricité et de production d’eau potable mais, n’oublions surtout pas que le développement de notre quartier ne peut s’accélérer que s’il est porté par notre respect des premières infrastructures publiques et des procédures et principes de l’administration publique », a dit le représentant du collectif des chefs de zones, Guy Guillaume Nganga.

C'est un appel similaire qu'a lancé le chef de zone n° 17 à tous les acteurs concernés par le lotissement de ce quartier : « nous soutenons fermement le ministre Pierre Mabiala qui avait institué le processus de régularisation administrative et juridique le 31 août 2010 dans une approche concertée des parties prenantes à son cabinet. »

En effet, créé en 2002-2003, le quartier Saint-Denis était le théâtre des conflits fonciers entre des occupants illégaux et les propriétaires terriens. Une semaine ne passait pas sans que l’on entende des coups de feu ou que l'on assiste à des bagarres si bien que certains acteurs ont dû passer des séjours dans les geôles. On rapport même que des occupants illégaux ont déserté les lieux suite à  des menaces. « Le président de la République avait permis la signature le 31 août 2010, sous la direction du ministre des Affaires foncières et du Domaine public, Pierre Mabiala, d’un protocole d’accord engageant toutes les parties en conflit foncier de Brazzaville-nord, afin que la nouvelle gestion des affaires foncières ne soit plus une source de violences aveugles comme par le passé », se souvient encore Guy Guillaume Nganga.

Certains chefs de zone et de blocs sont boudés

L'attitude des popuplations à l'égard de ces responsables de base a été vérifiée le dimanche 3 août dernier lors de la cérémonie d'intronisation organisée à la station terrienne de Moungouni. La population s'est agitée au point d'interrompre l'évènement. Par ce geste, elle a dit sa colère suite aux nominations qui ont été prononcées. Selon des sources, une autre rencontre est prévue le 9 août dans la même salle afin de permettre aux nominés de prendre officiellement leurs fonctions.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Une vue lointaine du quartier Saint-Denis ; l’unique voie d’accès ; la station terrienne de Moungouni ; crédit photo Adiac