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Sauvagerie …

Samedi 2 Décembre 2023 - 22:22

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Ce que démontrent de façon accablante les terribles drames humains qui frappent à nouveau le Proche et le Moyen-Orient est bien le fait que l’homme, en ce début de vingt-et-unième siècle, est tout aussi sauvage, sinon même plus que l’homme des siècles et des millénaires précédents. Et que, de ce fait, mieux vaut ne pas se faire d’illusions sur sa capacité à vivre en paix avec lui-même dans les années et les décennies à venir.

Au sortir des deux guerres mondiales qui avaient marqué d’un terrible sceau le vingtième siècle, l’idée noble avait fait son chemin sur les cinq continents selon laquelle seule la mise en place d’une organisation mondiale réunissant les Nations au sein d’une communauté fortement structurée mettrait un terme définitif aux conflits qui avaient ensanglanté par deux fois l’humanité tout entière. Mais très vite, il est apparu que la possession par les Grands de ce monde d’armes dites de « destruction massive » rendrait illusoire cette noble perspective et que la constitution au sein de l’ONU d’un Conseil de sécurité dominé par un petit groupe de « membres permanents » ne diminuerait en rien le risque de voir les nations et les peuples de ce monde s’affronter de façon directe ou indirecte.

Ce qui se passe depuis des mois entre les Russes et les Ukrainiens, entre les Israéliens et les Palestiniens démontre de façon accablante l’incapacité de la communauté mondiale de faire régner la paix là où elle est aujourd’hui menacée. L’extrême violence qui marque ces conflits de dimension raciale démontre, d’une part, que l’homme moderne n’est pas plus tempéré, autrement dit plus enclin à la paix que celui des siècles et des millénaires précédents. Et que, d’autre part, une réforme en profondeur de la gouvernance mondiale devient une obligation majeure si l’on veut éviter que le pire se déclenche à nouveau.

Cette réforme est d’autant plus nécessaire, indispensable, vitale même que les nouvelles technologies, à commencer par celles que génère l’intelligence dite « artificielle », ne peuvent qu’aggraver les tensions sur la scène internationale. Et, par conséquent, mettre en péril la paix mondiale en renforçant la sauvagerie naturelle dont l’espèce humaine, contrairement aux apparences, est plus que jamais prisonnière. D’où l’idée, aussi simple que difficile à concrétiser selon laquelle l’humanité doit se rassembler afin d’obliger ses dirigeants, ses gouvernants à restaurer la paix partout où celle-ci se trouve aujourd’hui menacée.

Quitte à nous répéter une fois de plus, disons ici, sans l’ombre d’un doute,  que ce mouvement planétaire, dont dépend la paix du monde à plus ou moins brève échéance, ne peut provenir que des nations jeunes de la planète, autrement dit de ce que l’on appelait, il n’y a pas si longtemps, le « Tiers monde » et qui rassemble dans le grand Sud plus de la moitié de l’espèce humaine.

Passer sans délai du rêve à la réalité est un enjeu vital ! Parole d’un ancien né alors que débutait en Europe la Deuxième Guerre mondiale.

Jean-Paul Pigasse

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Édition Quotidienne (DB)

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