Sécurité : Fadel Barro et compagnie en voie d'être expulsés

L’affaire des activistes sénégalais et burkinabé représentant respectivement les mouvements « Y’en a marre » et « Balai citoyen » arrêtés le week-end dernier dans la banlieue est de Kinshasa où ils tenaient un atelier d’échange d’expérience avec des jeunes activistes congolais continue à faire tâche d’huile. L’implication personnelle du président sénégalais Macky Sall dans ce dossier pour lequel il attend un dénouement rapide aura changé la donne. Lors de sa dernière sortie médiatique devant la presse internationale, le président sénégalais a promis de s’investir à fond pour que les militants du mouvement sénégalais « Y’en a marre » soient libérés et regagnent leur pays.  « Nous avons fait ce que nous devions faire en tant qu'État, c'est de défendre nos ressortissants », avait-il laissé entendre.

Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, a été prié de prendre contact avec les autorités congolaises dans le sens de relâcher ces ressortissants sénégalais. Il a promis qu’il prendrait langue avec son homologue congolais Joseph Kabila pour obtenir la libération de la bande à Fadel Barro. Le chef de l’État sénégalais s’est, par ailleurs, réjoui du fait que ses compatriotes n’ont pas été maltraités.  

Au niveau du gouvernement congolais, on est plus que jamais convaincu sur le fait que ces activistes africains de droits de l’Homme, membres de « Y en a marre » et du « Balai citoyen », avaient un agenda caché, celui de déstabiliser les institutions en place via l’incitation à la révolte des jeunes congolais. Et en vertu du caractère subversif que revêtait leur projet, ils ont simplement été déclarés persona non grata sous menace d’expulsion. Alors qu’il y a peu, c’était l’option de les déférer devant les cours et tribunaux qui étaient privilégiés, il a finalement été résolu de les expulser du territoire national. Fadel Barro et compagnie devront en principe prendre leur vol pour le Sénégal dans les heures qui viennent.

En attendant, les trois membres du collectif « Y’en a marre », à savoir Fadel Barro, Aliou Sané et le rappeur Fou malade continuent de croupir dans les geôles à côté du Burkinabé Sidro Ouedraogo et de quelques autres militants congolais accusés de haute trahison,  un des crimes les plus graves dans le droit pénal RD-congolais. Rappelons que le collectif des jeunes « Y’en a marre » a été en pointe dans la lutte contre l'obtention d'un troisième mandat par le précédent chef de l'État, Abdoulaye Wade (2000-2012), et que le mouvement « Balai citoyen » avait pris une part active dans les actions ayant conduit à la fin du régime de Blaise Campaoré.