Sécurité maritime : l’ « Architecture de Yaoundé » au cœur des échanges à Pointe-Noire

Les deux journées de réflexion s’inscrivaient dans le cadre de la célébration du 10^e anniversaire de la création du Processus de Yaoundé et de la mise en place de son architecture composée du Centre interégional de coordination (CIC), du Centre régional de sécurité maritime de l’Afrique centrale (Cresmac) et du centre de sécurité de l’Afrique de l’Ouest (Cresmao), des centres multinationaux de coordination (CMC) et des COM référant de chaque pays.

Elles ont connu la participation des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, des membres de l’équipage du navire militaire français "Commandant Birot", en escale au Port autonome de Pointe-Noire dans le cadre des Présences maritimes coordonnées de l’UE dans le golfe de Guinée.

Le 25 juin 2013, rappelons-le, fut lancé le Processus de Yaoundé avec pour objectif de mutualiser les efforts des pays riverains du golfe de Guinée, en vue notamment d’assurer  la sécurité et la sureté en mer dans un espace côtier de presque 9 000 km. Ce processus fournit une structure pour des opérations conjointes et le partage du renseignement.

En saluant l’initiative, le colonel Yannick Agazzini, représentant l’ambassadeur de France au Congo, a égrené les avancées enregistrées qui se traduisent, entre autres, par le recul  de la piraterie dans la région, l’augmentation significative des capacités des Etats du golfe de Guinée et du nombre de riposte des pays africains en cas d’incident lié à la piraterie…, en dépit de plusieurs autres défis qui restent à relever tels l’implication de certains Etats dans la mise à disposition des ressources humaines et financières nécessaires au fonctionnement des différents organismes de l’architecture, la faible judiciarisation du nombre d’actes, la disparité au niveau opérationnel entre certains CMC  sans oublier l’échange de renseignement qui peine à décoller…

Selon Giacomo Durazzo, ambassadeur de l’UE au Congo, les défis de sécurité continuent d’entraver les activités économiques comme le transport maritime et l’exploitation des ressources halieutiques. Ce qui constitue un frein à la prospérité des Etats et au bien-être de la population. D’où la nécessité impérieuse de surmonter les écueils et obstacles constatés dix ans après la mise en œuvre de l’Architecture par des actions concertées en mer, ceci avec le soutien de l’UE. 

En ouvrant les assises, Eric Olivier Sébastien Dibas-Franck, secrétaire permanent du comité interministériel de l’Action de l’Etat en mer et dans les eaux continentales a dit: « J’aimerais que nous prêtions une attention particulière à ce que l’on pourrait nommer les limites et obstacles dans la mise en œuvre de l’Action de l’Etat en mer et dans les eaux continentales partagées, donc de l’Architecture de Yaoundé. Ces limites et obstacles sont, entre autres, une institutionnalisation inachevée, une harmonisation inégale de législation et de formations associées…"

Ce segment de haut niveau a pris fin avec les différentes interventions sur la coopération entre marines dans le cadre des Présences maritimes coordonnées de l’UE. Le contre-amiral René Nganongo, chef d’état-major de la marine nationale du Congo; le capitaine de frégate Aurélien De Gove; le commandant du navire militaire « Commandant Birot »,  Bart Laurent, chef de la cellule de coordination des Présences maritimes coordonnées joint par visio conférence, ont édifié l’auditoire sur les actions menées dans le cadre de ce programme. Juan José Osa Nchama Engo, directeur du Cresmac; Yannick Stépahne Deffoh Kuitche, représentant du directeur du CIC; David Delali Kwadzo Kpetigo, représentant le directeur du Cresmao; Sylvestre Fonkoua Mbah, chef du CMC Zone D,  sont intervenus  sur la coopération régionale en matière de sécurité maritime.

L’atelier organisé au Cresmac sur le bilan et les perspectives de l’Architecture de Yaoundé a mis fin aux différentes activités prévues lors de la célébration des dix ans de l’"Architecture de Yaoundé".