Soudan du Sud : l’ONU dénonce les violations massives des droits de l’hommeSamedi 12 Mars 2016 - 13:45 Dans un rapport particulièrement accablant sur le Soudan du Sud publié le 12 mars, l’ONU indique que la situation est « parmi les plus horribles au monde ». Dans un pays où la guerre civile fait rage depuis 2013, précise le texte, le viol est utilisé comme arme de guerre. Selon le constat terrible fait par le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, des combattants alliés au gouvernement seraient autorisés à violer en guise de salaire. Des actes au nom du principe « faites ce que vous pouvez et prenez ce que vous voulez ». Human Rights Watch s’est également exprimé pour dénoncer d’autres atrocités et d’autres crimes de guerre qui ont lieu partout dans le pays. L’organisation appelle la communauté internationale à se mobiliser. D’autres atrocités sont décrites par des témoignages recueillis sur place, indiquant que des civils soupçonnés de soutenir l’opposition sont assassinés, brûlés vifs ou asphyxiés, tués par balles ou pendus. Et parmi eux, des enfants et des personnes handicapées. Les Nations unies soulignent que cela pourrait constituer des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité. Et l’ONU ajoute que l’immense majorité des civils ne semble pas être victimes d’opérations de combats, mais d’attaques délibérées. « A chaque fois qu’une zone change de main, les personnes responsables tuent ou déplacent le plus grand nombre de civils possible, sur la base de leur appartenance ethnique ». Au début du mois de mars déjà, l’ONU annonçait 50.000 victimes dans ce conflit. Mais certaines organisations estiment que ce chiffre, uniquement relatif aux victimes directes pourrait monter en flèche si l’on tient compte des retombées indirectes comme les morts dues à la famine, les atrocités à grande échelle, les morts dues à l’absence de soins, etc. Pour l’ONU, « les acteurs étatiques portent la plus grande responsabilité des violences pour l’année 2015, étant donné l’affaiblissement des forces d’opposition ». Indépendant du Soudan depuis juillet 2011, le Soudan du Sud a sombré dans une guerre particulièrement sanglante en décembre 2013, née des dissensions entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar. Si un accord de paix a été signé en août dernier, sur le terrain, les combats se poursuivent. Les intérêts locaux sont plus forts. Au total, depuis le début de la guerre civile, plus de deux millions de personnes ont été chassées de chez elles, et des dizaines de milliers d’autres assassinées. Yvette Reine Nzaba Notification:Non |