Soudan du Sud : un embargo sur les armes plane sur JubaJeudi 15 Septembre 2016 - 13:40 Les Etats-Unis ont menacé, le 14 septembre, de s'efforcer d'obtenir un embargo international sur les armes contre le Soudan du sud, si Juba n'accepte pas sur son territoire une force africaine de protection. « Le président Salva Kiir doit tenir rapidement son engagement de laisser se déployer à Juba cette nouvelle force de 4.000 hommes. Si le gouvernement n'autorise pas la force régionale de protection à se déployer ou ne laisse pas l'ONU circuler comme elle le souhaite pour protéger les civils, les Etats-Unis soutiendront certainement un embargo sur les armes », a déclaré l'ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Samantha Power. A l'issue de consultations à huis clos au Conseil de sécurité sur la situation au Soudan du Sud, l'ambassadeur adjoint russe, Petr Iliichev, a réaffirmé à des journalistes qu'un « embargo serait contre-productif, car il ne ferait qu'acculer davantage encore le gouvernement sud-soudanais ». Le Conseil n'a pas pris de décision, se contentant de rappeler à Juba son engagement de permettre le déploiement de la force régionale dans la capitale. Ainsi, Juba est invité à finaliser avec l'ONU les modalités de déploiement de la force, à garantir la liberté de mouvement des Casques bleus au Soudan du sud et à faciliter l'accès humanitaire. « Le Conseil jugera de la coopération de Juba sur ses actes et non sur ses déclarations. En cas de non coopération avérée, il envisagera les mesures appropriées à prendre », a déclaré le président du Conseil, l’ambassadeur Néo-zélandais, Gerard van Bohemen. Le Conseil a autorisé en août, le déploiement de la nouvelle force qui sera composée de soldats africains mais restera sous le commandement de la Minuss. Salva Kiir a donné son feu vert de principe, à l'occasion d'une visite à Juba des ambassadeurs du Conseil, mais le gouvernement est ensuite revenu sur cette décision. Selon le patron des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, le gouvernement sud-soudanais n'a pas du tout appliqué, pour l'instant, sa décision de laisser se déployer la force. « Nous sommes conscients de ce que les engagements qui ont été pris ne peuvent pas se réaliser du jour au lendemain mais nous ne pouvons pas attendre pendant des jours et des jours », a affirmé Samantha Power, avant de réclamer, à son tour, des progrès tangibles dans le déploiement de la force et la liberté de mouvement des Casques bleus, de façon à ce que les civils qui ont désespérément besoin de protection puissent être protégés par l'ONU. Dans un rapport adressé la semaine dernière au Conseil de sécurité, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon estimait que les premiers éléments de cette force de protection régionale pourraient arriver au mieux à Juba fin septembre. En octobre, Ban Ki-moon doit rendre compte du degré de coopération de Juba dans ce dossier. Si le gouvernement sud-soudanais se montre réticent, le Conseil pourrait alors voter sur un embargo sur les armes. Josiane Mambou Loukoula Notification:Non |