Syrie : vers une nouvelle géopolitique mondialeSamedi 10 Octobre 2015 - 9:18 Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé que la France a frappé Daech en Syrie dans la nuit du 8 au 9 octobre à Ragga. « Ce n’est pas la première et ce n’est pas la dernière fois », a déclaré le ministre français de la Défense. Expliquant : « nous avons frappé parce que nous savions qu’il y a en Syrie, en particulier dans les environs de Ragga, des centres de combattants étrangers dont la mission n’est pas d’aller combattre pour Daech sur le levant, mais de venir en France, en Europe pour commettre des attentats ». Il a précisé que des rafales français avaient délivré des bombes sur ce camp d’entraînement et que les objectifs ont été atteints. Il a félicité les pilotes français pour l’opération. Interrogé sur l’intervention russe en Syrie, il a indiqué que 80% à 90% des actions russes « ne visent pas Daech » et qu’elles visaient en priorité la sécurité du président élu syrien, Bachar Al-Assad. Cette déclaration irait dans le sens des affirmations des Etats-Unis. « Nous sommes très exigeants sur les cibles que nous avons l’intention de viser, en étant en même temps très exigeants que la nécessité de combattre Daech », a précisé Jean-Yves Le Drian. L’envoi du porte-avions chinois en Syrie : un bouleversement géopolitique ? En même temps, nous assistons à un bouleversement géopolitique : la Chine a envoyé un porte-avion Liaoning et 1000 fusiliers en Syrie, rejoignant la Russie dans son offensive syrienne. En effet, pour la première fois, ces deux grandes puissances, la Chine et la Russie, ces deux pays émergents et membres du Conseil de sécurité des Nations unies viennent d’allier leurs forces armées au Proche-Orient. Est-ce pour neutraliser les Etats-Unis ? Au même moment, le président chinois, Xi Jinping est en visite à Washington. Ainsi, la Chine entre formellement dans l’alliance associant l’Iran et la Russie dans la région. Ce déploiement de force inattendu bouleverse la donne géopolitique. En effet, cette coalition eurasienne constitue une alliance militaire capable de prendre des initiatives stratégiques sans le consentement des Etats-Unis. Pour Pékin, c’est l’occasion de démontrer qu’elle est désormais un acteur de dimension mondiale de par sa capacité à projeter ses forces armées dans un conflit bien au-delà de son environnement immédiat. Mais c’est aussi une manière d’envoyer un message aux Etats-Unis de sa volonté d’émancipation. Il peut également s’agir de faire entendre les intérêts chinois. Pour l’Europe La chancelière allemande, Angela Merkel a soulevé la nécessité d’impliquer Bachar Al Assad dans la résolution du conflit syrien, tenant sans doute compte que la Chine reste le premier partenaire commercial de l’Union européenne (UE), un marché dont l’Europe est très dépendante, comme des exportations chinoises, 2ème puissance économique de la planète. Cette projection chinoise au Proche-Orient renforce son influence en Europe et pourrait obliger un terrain d’entente en vue de circonscrire des nuisances entre les deux grandes puissances, la Chine et l’Europe. La France isolée ? Les hypothèses françaises, son attitude anti-russe, ses positions dans les négociations avec l’Iran en font un pays un « peu isolé ». Aujourd’hui, la France est le seul pays à demander ouvertement la « neutralisation » de Bachar Al Assad. D’autre part, la France semble être devant un fait accompli. Noël Ndong Notification:Non |