Communiqué de la Coordination nationale de gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19 suite à sa réunion du mardi 22 décembre 2020Mardi 22 Décembre 2020 - 20:36 Il s’est tenu ce mardi 22 décembre 2020, de 11h00 à 13h30, par visioconférence et sous la très haute autorité de son Excellence, M. Denis Sassou N’Guesso, président de la République, chef de l’Etat, la 14ème réunion de la Coordination nationale de gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19.
Ont été invités à se joindre aux membres de la Coordination nationale les professeurs Fidèle Yala et Antoine Ange Abena, respectivement président et vice-président du Comité d’experts.
Deux points étaient inscrits à son ordre du jour, à savoir : - L’examen du 14e Rapport de la Task Force à la Coordination nationale de gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19 ; - Les recommandations de la Coordination nationale.
I/ - De l’examen du 14ème Rapport de la Task Force près la Coordination nationale de gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19
Invité par le président de la République à prendre la parole, M. Gilbert Ondongo, ministre d’État, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Portefeuille public, président de la Task Force, a indiqué à la Coordination nationale que le coronavirus covid-19 continue sa circulation meurtrière à travers le monde, en dépit des mesures restrictives mises en œuvre pour arrêter le déferlement de la deuxième vague de propagation du virus, observée à travers le monde. Le nombre de personnes contaminées dans le monde s’établit à 71.504.000 pour 1.612.900 décès, à la date du 14 décembre 2020. Les Etats-Unis d’Amérique, qui enregistrent plus de 16 millions de personnes contaminées et plus de 300 000 morts, restent en tête du peloton des pays qui paient un lourd tribut à la pandémie.
Les pays d’Europe s’emploient à endiguer la deuxième vague de la pandémie de covid-19 au travers des mesures restrictives qui affectent tant les populations que les économies. Ils comptent plus de 21 millions de personnes contaminées et 480.000 morts des suites de la Covid-19. Le continent africain, avec 2.379.830 personnes contaminées, et 56.335 décès, continue à justifier d’une remarquable résilience. Il n’est cependant pas épargné par les risques de survenance d’une deuxième vague de la pandémie.
La situation épidémiologique dans notre pays matérialise un certain rebond de l’épidémie, confirmé au mois de novembre et au début du mois de décembre. L’épidémie de Covid-19 a repris sa circulation dans notre pays de façon un peu plus intense. En octobre, l’épidémie était à son creux avec un taux de positivité de 3% seulement. En novembre, le taux de positivité est remonté à 5,53%. Pendant les dix premiers jours du mois de décembre, ce taux de positivité a dépassé les 8%.
En octobre, il n’y avait que 256 cas actifs de personnes contaminées. En novembre, il y a eu 556 cas supplémentaires. Pendant les douze premiers jours de décembre, on en comptait 275 nouveaux. A en juger par le taux de positivité, Pointe-Noire est, depuis trois mois, le principal foyer de contamination de Covid-19. Durant la première décade du mois de décembre 2020, le taux de positivité a été de près de 9% (8,97%) à Pointe-Noire et de 8% (8,38%) à Brazzaville. Bien plus préoccupant, le nombre des cas actifs et celui des décès de Covid-19 ont fortement augmenté dans notre pays en ce mois de décembre. Pendant tout le mois de novembre, on n’avait ainsi enregistré que deux (2) décès de Covid-19. Entre le 1er et le 19 décembre, il y avait déjà onze (11) morts supplémentaires dus à la Covid-19.
Au 19 décembre 2020, notre pays comptait un total de 6571 cas notifiés depuis mars. Sur ces cas notifiés, il existe actuellement 887 cas actifs. Sur la période du 13 au 18 décembre 2020, 2 797 personnes ont été testées ; 201 résultats se sont révélés positifs, soit en moyenne 33 cas supplémentaires de Covid-19 par jour. Le taux de létalité est, quant à lui, fixé à 1,54%. Suivant les données du ministère de la Santé, le virus continue de circuler dans le milieu scolaire. Il est établi que plusieurs écoles publiques et privées (Lumumba, Saint-Exupéry, Ecole américaine, REMO, Thomas Sankara à Brazzaville ; 15 août 1963, Jean Tchimbakala, Tchiamba et Mvoumvou à Pointe-Noire) constituent aujourd’hui des foyers de contamination. Sur 1328 élèves testés au début du mois de décembre dans sept établissements scolaires de Brazzaville, vingt-quatre d’entre eux sont des cas positifs. Même si la maladie circule de façon moins intense dans le milieu scolaire (1,8% de taux de positivité contre plus de 8% dans l’ensemble du pays), il n’en reste pas moins que c’est un danger potentiel pour les personnes plus âgées. Les causes de la dégradation de la situation épidémiologique sont connues : le relâchement général dans l’observation des gestes barrières ; l’efficacité plus faible de l’ensemble de la riposte dans toutes ses composantes ; le non-respect, par certains acteurs, des règles édictées par le gouvernement dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.
Ces constats laissent apparaitre un grand risque de rebond de la pandémie, ainsi que la possible survenance d’une deuxième vague de l’épidémie dans notre pays, comme cela se produit un peu partout dans le monde. Les craintes exprimées par les services sanitaires compétents sont amplifiées par le repeuplement progressif des centres de prise en charge hospitalière et sanitaire. Ce phénomène est constaté tant à Brazzaville (Leyono, qui voit l’ensemble de ses 22 lits occupés, Kintélé…) qu’à Pointe-Noire (Mouissou Madeleine) ; ce repeuplement des sites s’accompagne d’une augmentation du nombre de cas graves. Cette recrudescence laisse craindre, si aucune mesure correctrice n’est prise, une saturation rapide des services de prise en charge.
Ces constats alarmants amèneront donc les pouvoirs publics, dans le souci de protéger le peuple et de prévenir une catastrophe sanitaire de grande ampleur, à prendre leurs responsabilités. A cet égard, des recommandations nouvelles ont été adoptées par la Coordination nationale ; elles seront détaillées dans le présent communiqué.
Poursuivant son propos, le ministre d’Etat Ondongo a évoqué la situation économique nationale. Ainsi, et pour le troisième mois consécutif, le niveau de l’activité économique, selon les indicateurs fournis par UNICONGO, est positif. Quoique faible, le taux moyen de croissance des activités des différentes branches de l’économie nationale est ressorti, en fin du mois de novembre, au-dessus de zéro.
Cependant, il est à déplorer le fait que le rebond des activités économiques soit encore très faible. En définitive, pour l’année 2020, l’économie nationale aura perdu, en neuf mois, 40% de son niveau d’activités, comparé à mars 2020. L’économie nationale a besoin d’une injection massive de liquidités aussi bien pour dynamiser la demande que pour augmenter les investissements des entreprises. Elle a aussi besoin d’un retour à la confiance afin que les consommateurs et les investisseurs soient rassurés et plus engagés. La reprise de l’économie mondiale sera tout aussi déterminante. Elle permettra vraisemblablement la remontée des cours de matières premières, dont le pétrole brut. Ainsi, l’Etat retrouvera plus d’aisance financière pour soutenir l’ensemble de l’économie.
II/ - Des recommandations de la Coordination nationale
Face au risque grandissant d’une deuxième vague de l’épidémie dans notre pays, du fait notamment des risques liés à la multiplication des contacts physiques entre les personnes, la Coordination nationale prescrit donc la prise de mesures tendant à limiter ces contacts au strict nécessaire. Ils devront l’être davantage encore par ces temps de fêtes de fin d’année. Par précaution et pour des raisons évidentes, ces fêtes ne devront pas être célébrées avec la même intensité qu’en temps normal.
Ainsi sont justifiées de nouvelles recommandations et la reconduction des mesures en vigueur.
1. Les nouvelles recommandations
Les dérogations accordées par les préfets, les maires et toutes les autorités locales sont désormais proscrites.
2. Les recommandations reconduites
Fait à Brazzaville, le 22 décembre 2020
Pour la Coordination nationale de gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19
Le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement. Les Dépêches de Brazzaville Notification:Non |