Covid-19 : une course à la vaccination

Mercredi 18 Août 2021 - 18:30

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Certains pays africains drainent de plus en plus de monde lors des campagnes. C’est le cas de la Tunisie dont un centre de vaccination aménagé au niveau du Lycée Habib -Thameur de Bizerte a affiché le record de plus de 3 500 vaccinés en fin de journée. Si l’affluence stagne encore en République démocratique du Congo (RDC) pour diverses raisons, les autorités sanitaires mettent en garde sur la nécessité de se faire vacciner pour éviter une quatrième vague.

Le nombre important de morts au niveau mondial, depuis le début de la crise sanitaire, explique le recours systématique à des campagnes de vaccination de plus en plus médiatisées pour freiner la propagation du coronavirus. Au cours de la deuxième semaine de ce mois, la Tunisie a réussi sa première journée de campagne. Par ailleurs, il y a eu une deuxième journée réservée à la tranche d’âge entre 18 et 39 ans. Il faut noter une forte implication de la société tunisienne dans ces rendez-vous qui bénéficient d’une organisation impeccable. En première ligne, il y a les volontaires qui sont venus prêter main forte aux personnels médical et paramédical. Mais, au-delà, l’affaire de la vaccination en Tunisie a pris une dimension quasi nationale avec la mobilisation des conseillers municipaux, des associations telles que Croissant-Rouge tunisien, du corps médical et paramédical, des étudiants en médecine, etc. De 7h à 19h,  une effervescence populaire a été signalée sur toute l’étendue du territoire national. Les autorités sanitaires tunisiennes ont prolongé les horaires de vaccination pour accueillir les citoyens désireux de se faire vacciner. Et selon le chiffre officiel publié, près de six cent mille personnes ont été vaccinées durant la seule journée du 15 août. Déjà, l’on annonce une troisième journée de vaccination pour le 29 août.

Faiblesse des campagnes en RDC

Les chiffres sur la vaccination ne sont pas fameux au niveau national. Les données publiées, le 16 août, indiquent 86 244 de doses administrées et 4 260 personnes complètement vaccinées. Toutefois, maigre consolation, la RDC n’est pas le seul pays africain à voir son score ne pas dépasser le 0 % pour la vaccination complète. Comme le fait remarquer l’Organisation mondiale de la santé, les faibles campagnes constituent l’un des paramètres responsables de l’augmentation de cas et de la présence du variant Delta dans la région. Par ailleurs, pour la RDC, il y a aussi cette crainte des effets nocifs de la vaccination sur la santé. Le pays affiche un grand retard dans la fonctionnalité de la totalité des deux cent soixante sites répartis sur l’ensemble du territoire national. Pour casser les résistances populaires, l’option des autorités sanitaires a été d’élargir les vaccins disponibles : Astrazenezca, Johnson and Johnson, Pfizer et Sinovac. Entre-temps, les campagnes d’explication ont continué, avec le recours à des influenceurs pour rassurer une population méfiante.

Dans la problématique de la vaccination, le défi à relever pour la RDC est titanesque. Comme l’explique, d’ailleurs, un expert, l’immunité collective nécessaire pour commencer à alléger considérablement le dispositif de prévention est aux alentours de 70 % de la population globale. Si le dispositif en place grâce au Programme élargi de vaccination peut aider à atteindre 60 % de la population congolaise, la RDC espère toucher bien moins, au moins 25 % de sa population. Toutefois, tout se jouera dans le ciblage. Il s’agit des personnes ayant plus de 55 ans, des personnes avec des comorbidités, du personnel de santé, des forces de sécurité et des personnes de plus de 18 ans volontaires. Avec la tendance actuelle à la baisse et le déplacement de l’épicentre à l’intérieur du pays, l’équation se complique davantage. 

Laurent Essolomwa

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