Les souvenirs de la musique congolaise : de l’orchestre Mando Négro à Mando Négro Kwalakwa (fin)Vendredi 10 Février 2023 - 11:42 Après avoir séjourné à Pointe-Noire pendant plus de cinq ans, l’orchestre Mando Négro Kwalakwa regagna Brazzaville. Son épopée dans la ville océane fut couronnée de succès au regard de ses prestations dans les différents bars dancing de cette ville tels que Samba bar, Total bar, La joie du conga et autres endroits mondains. Galvaniser par le succès remporté au bord de l’océan et nanti d’assurance et d’expérience, l’orchestre Mando Négro Kwalakwa rentre à Brazzaville en 1970 en vue d’occuper une place dans les hautes sphères de la musique congolaise prédominées par les orchestres les Bantous de la capitale, Négro Band à tout casser, Cercule jazz, Nsinza kotoko …. Il sied de noter que le retour de cet orchestre dans la ville capitale fut relayé avec fracas par "Radio Congo" à travers l’émission "Le coin des orchestres" qu’animait tous les dimanches à partir de 15 h Ghislain Joseph Gabio et qui en fit un large écho au plan événementiel. Le nom Mando Négro était sur les lèvres de tous les mélomanes et amoureux de la bonne musique qui affluaient les week-ends au bar Choisis, à côté du rond-point Moungali, sans oublier « les nguembos » (terme qui désigne tous ceux qui écoutent un concert à l’extérieur des bars) agglutinés tout autour du bar et d’autres obstruant l’avenue de la paix empêchant les véhicules de circuler. "Anonso" de Didi Siskala, "Milangui" de Marcel Mawakani, "Baleki na VW" de Fidèle Zizi, "Mélanie" d'Alphonse Sita, "Akam Ami Firme" de Roger Gahono sont des tubes explosifs qui ont marqué l’écosystème musical congolais et placé l’orchestre Mando Négro Kwalakwa au firmament. C’était l’apothéose, surtout avec l’exhibition de la danse dénommée « Ciao» qui fut une création des fans de l’orchestre (Ciao fut une marque d’un vélo moteur très en vogue à l’époque vendue par la maison Vervex), l’orchestre Mando Négro Kwalakwa était au faîte de sa gloire. Au fil du temps, des artistes truffés de talents tels que David Diambuana allias Diam David (saxo), Roger Akouala, Roger Gahono (chanteurs), Michel Moumpala (guitariste solo), Loussaint Loussala (guitare acoustique) feront leurs entrées dans l’orchestre Mando Négro Kwalakwa en complément d’effectif suite à certains départs et défections que connut l’orchestre. Enchaînant succès sur succès, la renommée de l’orchestre Mando Négro Kwalakwa traversa les frontières. Ainsi? l’orchestre fut invité à Kinshasa où il livra deux concerts mémorables au Bar Vis-à-Vis. "Serment", "Magui", "Massamba" et "M.J." sont les derniers titres que le Mando Négro Kwalakwa lance sur le marché avant de sombrer suite aux scissions et départs qui vont l’affaiblir en 1974 et dont les causes sont endogènes et exogènes (conflit de leadership, mauvaise gestion de fonds, etc). Ainsi, l’on notera les défections successives de Michel Moumpala (soliste) qui alla monnayer ses talents vers d’autres cieux, de John Ngounda alias Tamponé bango (guitare acoustique) qui porta sur les fonts baptismaux le groupe dénommé « Super Kwalakwa » et qui mit sur orbite Lambert Kabako, ensuite celles de Fidèle Zizi, chef de file au niveau de la chanson, Marcel Mawakani (chanteur) et de Master Mouana Congo (soliste) qui s’envolèrent pour la France. Bon gré mal gré, et devenu sans âme et soutien, le bateau battant pavillon Mando Négro Kwalakwa coula sous les eaux et disparut de la scène musicale congolaise en 1978. Les souvenirs sont toutefois restés gravés dans la mémoire de certains mélomanes congolais. Auguste-Ken Nkenkela Légendes et crédits photo :Fidèle Zizi Notification:Non |