Le ministère congolais de la Défense réagit aux déclarations de Human Rights Watch

Mercredi 4 Juin 2014 - 20:47

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Dans un communiqué rendu public le 4 juin à Brazzaville, le ministre à la présidence de la République chargé de la Défense nationale s’est déclaré « solidaire de toute démarche concourant à la manifestation de la vérité ». Charles Richard Mondjo faisait allusion aux allégations de l’ONG américaine Human Rights Watch, selon lesquelles les soldats congolais de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) auraient enlevé, dans la maison d’un chef de milice anti-balaka, une dizaine de personnes disparues à ce jour

« Le ministère de la Défense nationale ainsi que le gouvernement réaffirment la ferme volonté de la République du Congo de respecter et de faire respecter les droits humains dans toutes les circonstances de son engagement dans les opérations de soutien à la paix », stipule le communiqué. L’incident révélé par Human Rights Watch se serait produit à 80 km au nord de Bangui, « après l’attaque d’un véhicule des forces congolaises par des miliciens anti-balaka », précise l’ONG.

Le communiqué du ministère de la Défense du Congo rappelle, en attendant les conclusions de l’enquête ordonnée par l’Union africaine et la Misca, que « les soldats, gendarmes et policiers du contingent congolais en République centrafricaine, dont le comportement exemplaire est jusqu’ici apprécié de la communauté internationale et de la population du pays hôte, sont engagés sous le commandement de la Misca dans une mission sécuritaire et humanitaire difficile pour laquelle le Congo paye un lourd tribu y compris en vies humaines ». Les autorités congolaises se réservent le droit de « prendre les dispositions qui s’imposent » une fois l’enquête bouclée. Brazzaville réitère par ailleurs son engagement aux côtés de l’ONU, de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale en RCA.

Pour sa part, la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamani Zuma, a indiqué dans une déclaration : « Sur la base des résultats de cette enquête, l’UA prendra les mesures qu’appellera la situation, conformément aux règles qui régissent le fonctionnement de la Misca. » Elle a salué le travail de la Misca, qui a « grandement contribué à l’amélioration de la situation sur le terrain, protégeant aussi bien la population civile que les institutions de la transition et les infrastructures clés du pays, et ce, dans des conditions particulièrement difficiles ». Elle a souligné en même temps « la politique de tolérance zéro de l’UA envers toute exaction contre la population civile ».

Engagé aux premières heures de la crise en Centrafrique, le Congo dispose d’un fort contingent de plus de 800 hommes dans ce pays, pratiquement l’un des plus importants de la Misca, après le désengagement du Tchad en début d’année. Il a perdu à ce jour treize soldats. La République du Congo assure en outre la présidence du comité de suivi des accords de Libreville, le président Denis Sassou N’Guesso étant le médiateur de la sous-région d’Afrique centrale sur la crise en Centrafrique.

Gankama N'Siah