Le pape François priera pour les victimes de toutes les guerres

Dimanche 8 Juin 2014 - 2:47

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Plus convaincu que jamais de la puissance de l’arme de la prière, le chef de l’Église catholique se pose de plus en plus en acteur de la paix

C’est, recevant des milliers de carabiniers au Vatican jeudi dernier, que le souverain pontife en a fait l’annonce : en septembre prochain, il ira en pèlerinage au cimetière de Redipuglia. Dans ce plus grand cimetière militaire italien situé dans la région de Gorizia, au nord-est du pays, non loin de la Slovénie, le pape entend prier pour les victimes de toutes les guerres et demander à Dieu d’accorder la paix au monde.

Depuis quelque temps, le pape est entré dans une phase active de recherche de paix, ainsi qu’en témoigne l’invitation, acceptée, aux dirigeants palestinien et israélien de venir prier avec lui au Vatican pour ramener la paix dans leur région tourmentée du Moyen-Orient. Geste spectaculaire dont les résultats s’évalueront sans doute sur la durée, mais une démarche de cohérence aussi pour le chef des catholiques.

D’autant qu’il intervient dans la semaine où le monde a célébré le 70e anniversaire du Débarquement des forces alliées en Normandie, qui avait enclenché le processus de l’extinction d’une des plus meurtrières guerres au monde. Dans un message adressé pour l’occasion aux évêques de France où s’est focalisée cette commémoration, le pape a souligné que c’est lorsque l’homme rejette Dieu et n’entend poursuivre que ses propres intérêts que les guerres éclatent.

« Cette commémoration nous rappelle que l'exclusion de Dieu de la vie des personnes et des sociétés ne peut qu'apporter mort et souffrance (…) Il est opportun que les générations d'aujourd'hui expriment leur entière reconnaissance à tous ceux qui ont accepté un sacrifice aussi lourd », a notamment indiqué le pape François. Il a rendu hommage  à tous ceux qui ont combattu « la barbarie nazie » et voulu rappeler à l’Europe qu’à force de renier son histoire qui plonge ses racines dans le christianisme, elle se construit un monde où finira par régner l’égoïsme qui fait le lit de toutes les guerres.

Quitte à susciter une crise d’urticaire toujours prompte à surgir chez les anticléricaux en Occident, le pape a soutenu que « les nations européennes peuvent trouver dans l'Évangile du Christ, prince de la paix, la racine de leur histoire et la source d'inspiration pour établir des liens toujours plus fraternels et solidaires ». Dans son message, le souverain pontife a rendu hommage à tous les soldats engagés dans la Seconde Guerre mondiale, les Alliés et les Allemands, victimes d’une dérive suicidaire.

Aux carabiniers qu’il rencontrait jeudi après la messe célébrant les 200 ans de la création de leur corps, le pape dit qu’il louait leur professionnalisme et leur générosité. Il les a notamment remerciés pour leur engagement sur tous les théâtres d’opération où la paix est aujourd’hui désirée, notamment en Afrique. Paroles qui ont ravi les hommes et femmes d’armes italiens, un de leurs responsables se disant désireux d’établir au plus vite avec ce pape les passerelles d’une coopération pour la paix.

Lucien Mpama