Afrique : Félix-Antoine Tshisekedi veut attirer les investissements

Vendredi 27 Septembre 2024 - 15:28

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A la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies, le président de la République démocratique du Congo (RDC) a plaidé pour des investissements permettant de développer la connectivité en Afrique et a souligné le rôle de son pays dans la préservation des forêts tropicales.

« Le but de l’ONU n’est pas d’emmener l’humanité au paradis, mais de la protéger de l’enfer », a rappelé Félix Tshisekedi dans son discours, recourant à cette citation de Dag Hammarskjöld, ancien secrétaire général de l’ONU, afin de souligner l’importance cruciale du multilatéralisme pour répondre aux menaces communes, protéger notre planète et renforcer la société civile, ainsi que les droits humains. Il a loué les efforts de coopération promus par le Pacte pour l’avenir, adopté le 23 septembre par les Etats membres des Nations unies, autant que par le Pacte mondial numérique qu’il a décrit comme un pilier essentiel dans « notre quête d’un avenir prospère, au cœur de la quatrième révolution industrielle ». La réponse à l’essor de ces technologies numériques incontournables implique à ses yeux des réformes globales, une réévaluation de l’architecture financière et un financement adéquat.

Des partenariats pour le maillage de l’Afrique et une crise humanitaire sans précédent dans l'Est du pays

C’est pourquoi, a-t-il souligné, la RDC aspire à attirer des investissements pour développer la connectivité en Afrique et appelle à la coopération des partenaires multilatéraux et des opérateurs de télécommunications, avec à la clé un transfert des connaissances. Au nombre des projets essentiels, le président congolais a mentionné l’accompagnement au processus de maillage du pays, solution prometteuse pour relier le sud et le nord de l’Afrique et relier l’océan Indien à l’Atlantique, qui comprend la formation de partenariats viables autour du projet hydroélectrique Grand Inga, réponse à la demande énergétique croissante du pays. Il a jugé essentiel de « renforcer la traçabilité des minerais stratégiques, indispensables aux équipements technologiques, afin d'assurer une exploitation responsable et durable de nos ressources ». Félix Tshisekedi a aussi évoqué la situation dans l’Est du pays, déclarant que « la résurgence du groupe terroriste M23, soutenu par le Rwanda, a provoqué une crise humanitaire sans précédent », avec près de 7 millions de déplacés internes, et appelé « la communauté internationale à imposer des sanctions ciblées contre le Rwanda en raison de son rôle déstabilisateur ». « Nous exigeons le retrait immédiat et inconditionnel des troupes rwandaises de notre territoire », a-t-il déclaré. « Bien que les récentes initiatives diplomatiques, telles que les pourparlers de Luanda, soient encourageantes, elles ne doivent aucunement occulter l’urgence de cette action essentielle ».

La valorisation des forêts tropicales et deux sièges permanents pour l'Afrique

Citant les réalisations déjà atteintes, comme la gratuité de l’enseignement de base, qui assure la scolarité de 4 millions d’enfants, le renforcement de la protection sociale, et les avancées en faveur de l’industrialisation, le président Tshisekedi a néanmoins souligné que la RDC, en situation de conflit, ne pourra pas atteindre les objectifs de développement durables d’ici 2030, qui nécessiteraient des investissements annuels de 32 milliards de dollars. Mais il s’est félicité de mesures de valorisation des forêts tropicales, et du tournant majeur franchi à Bali en novembre 2022 avec l’adoption de la Déclaration conjointe sur la coopération dans ce domaine signée par le Brésil, l’Indonésie et la RDC. Une avancée qui, selon lui, témoigne d’une volonté politique collective d’utiliser les forêts comme levier de développement durable. Enfin, le président Tshisekedi a appelé l’ONU à prouver sa capacité à s’adapter aux évolutions contemporaines et à redynamiser le multilatéralisme. Il a réitéré avec fermeté au nom de l’ensemble des pays africains sa requête de création de deux sièges permanents dotés de droits de veto au Conseil de sécurité pour les pays africains. « Il s’agit là d’une question de justice pour un continent dont le rôle dans les affaires internationales ne cesse de croître », a-t-il affirmé.

Noël Ndong

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