Ambroise Loemba, concepteur du logiciel de l’impression informatisée des visas nouvelle génération de l’ambassade du Congo en France

« En tant que membre de la diaspora, confie Ambroise Loemba, j’aime citer l’ambassadeur Henri Lopes qui, en parlant de  l’écrivain Tchicaya U Tamsi vivant en France, justifiait son absence du Congo par une formule patriotique : “Vous habitez le Congo, mais moi c’est le Congo qui m’habite.” Où que nous soyons, nous avons des devoirs envers notre pays d’origine et nos compatriotes restés au Congo. Nos différentes ambassades à travers le monde sont nos institutions de représentation officielles. Mais les Congolais de l’extérieur ont le devoir d’assurer la continuité de la solidarité nationale au-delà des frontières. Car, par rapport à n’importe quel investisseur venant de l’étranger, la diaspora a l’avantage de mieux connaître le terrain, les besoins et se préoccupe du bien-être de ses compatriotes, des préoccupations légitimes au-delà de la rentabilité financière qui anime chaque investisseur… » Qui est Ambroise Loemba, l’auteur de ces propos ?

Franco-Congolais de 51 ans, marié à Adama Camara, fille d’un diplomate sénégalais, père de quatre enfants (Anne 24 ans, Aïda 21 ans, Antoine 15 ans et Anaïs 14 ans), Ambroise Loemba est installé en France depuis 33 ans. Il vit actuellement à Gallardon, dans la Beauce, région céréalière entre Rambouillet et Chartres, à une soixantaine de kilomètre de Paris. Au commencement était la mer de son enfance, dont il redoutait l’immensité et le mystérieux rythme  incessant  des vagues. Titulaire d’un bac série C avec mention, il pensait faire carrière dans la pétrochimie, pourtant, après son admission au concours de la Marine marchande du Havre organisé par le consulat de France à Pointe-Noire en 1980, Ambroise Loemba devait regarder la mer autrement. L’étendue d’eau salée était devenue la voie royale pour naviguer vers d’autres cieux et arriver à « bon port ». Quatre ans plus tard, il obtient le grade d’officier puis le diplôme de capitaine de première classe de la navigation maritime. Il sillonne les mers comme lieutenant et officier mécanicien sur les pétroliers du groupe Total. Il obtient le prix du Palmarès de la météorologie marine.

En 1986, Ambroise Loemba décide d’orienter différemment sa carrière et arrête la navigation. Il intègre l’École supérieure d’informatique professionnelle de Paris et devient consultant en informatique. Il intervient dans les différents grands comptes de la place tels que le groupe Crédit agricole, le Crédit lyonnais, le groupe Bolloré, la banque Fortis ou le groupe Havas Voyage.

Il crée, en 1998 sa propre entreprise, Alcalog, à partir de laquelle il lance son premier logiciel, Osharis, utilisé dans le domaine social par les samu sociaux des départements de la Seine-Saint-Denis et de l’Oise. Osharis est aussi appliqué dans les centres d’hébergement et de réinsertion sociale des établissements Emmaüs, Croix-Rouge, Restaurants du cœur, Arapej, Hôtel social 93, et  dans certains services sociaux aux Antilles françaises. Le deuxième logiciel, baptisé Oscadre, a été conçu pour permettre la gestion administrative de l’activité consulaire des ambassades.

Ambroise Loemba est prestataire informatique auprès de l’ambassade du Congo en France depuis plus d’une dizaine d’années et a mis en place le système d’impression informatisée des visas. Par ailleurs, il est membre de l’association Telemanou. Cofondateur du Rice (Réseau international des Congolais de l’extérieur) en 2010, il y exerce actuellement le rôle de vice-président et de trésorier de l’association. « Envoyons l’État providence aux oubliettes, changeons notre mode de perception de l’État. Mettons à disposition de nos compatriotes, nos savoirs et savoir-faire comme un gâteau à partager entre tous les Congolais… », affirme Ambroise Loemba.