Journée internationale de la fille : le gouvernement sensibilise aux grossesses précoces

Animée par Marie Fanny Lolo, sage-femme à la clinique de l’Association congolaise pour le bien-être familial (ACBEF), cette conférence a réuni de nombreuses jeunes filles venues de divers horizons de la capitale ainsi que quelques membres du gouvernement. Dans sa communication, l’oratrice a rappelé qu’on comptait environ 16 millions de jeunes filles âgées de 15 à 18 ans qui donnent naissance à des enfants chaque année, dans le monde, dont 1 million de moins de 15 ans. La majorité d’entre elles proviennent des pays en développement.

Marie Fanny Lolo a par exemple épinglé les causes et facteurs occasionnant ce fléau. Il s’agit, entre autres, de l’ignorance des méthodes contraceptives; le coût élevé des méthodes contraceptives ; la non disponibilité des méthodes contraceptives ; le manque d’éducation sexuelle ; le harcèlement sexuel des jeunes filles par leurs parténaires et leur incapacité  de résister à la contrainte. Les grossesses précoces ont pour conséquences au plan moral, le rejet par la famille ; la  destruction des projets de vie : le mariage forcé, perte d'estime de soi. « Les jeunes filles se servent de calmants comme l’alcool, la drogue, les médicaments ou qu’elles se mettent à fumer pour surmonter le choc », a-t-elle évoqué.

Au niveau de la santé, elles ont pour retombées les avortements clandestins (mort, saignement, tétanos, pelvipéritonite, salpingite, stérilité) ; la grossesse et accouchement à risque élevé ; le faible poids de naissance du nouveau-né ; la fistule obstétricale qui est une lésion résultant d’un accouchement. Ces conséquences touchent également l’enfant qui ne sera pas aimé. Les morts nés et les décès néonatals sont 50% plus nombreux chez les mères adolescentes que chez les mères âgées de 20 à 29 ans ; abandon du bébé dans les caniveaux ou infanticide.

Au niveau de la famille, cela engendre la prise de conscience des parents ; le maintien de l’éducation familiale ; la volonté de bannir tout tabou,  de ne rien cacher aux enfants. Au niveau des structures sanitaires,  Marie Fanny Lolo a prôné la sensibilisation des adolescents et des jeunes à la SSR ; la mise à disposition des adolescents de toutes les méthodes contraceptives y compris la contraception d'urgence en cas de nécessité. Concernant la vie scolaire la communicatrice a souligné la nécessité de promouvoir le programme d’éducation à la vie familiale dans les programmes d’enseignement. S’agissant des stratégies de prévention, elle a demandé au gouvernement de penser à améliorer la situation sociale et économique des jeunes et de tenir compte de la notion genre en rééquilibrant les relations de pouvoir entre hommes et femmes.

« La persistance des grossesses précoces avec son lot de conséquences constitue une grave atteinte aux droits des enfants. Pour ce faire, il est essentiel que toutes les adolescentes et jeunes filles aient accès à l’information et à des services de santé de la reproduction de qualité et abordables », a conclu Marie Fanny Lolo, licenciée en gynéco-obstétrique.

Cette troisième édition de la Journée internationale de la fille a été célébrée au Congo sur le thème : « Eduquons la jeune fille, femme de demain ». Présidant la causerie-débat,  en présence de ses homologues de la Communication, Bienvenu Okiemy, et de la Jeunesse, Anatole Collinet Makosso, la ministre de la Promotion de la femme, Catherine Embondza Lipiti, elle est revenue sur le message du gouvernement rendu public à l’occasion de cette fête. « Dans beaucoup de pays, les filles n’ont pas la possibilité d’aller à l’école et d’achever leur scolarité du fait des problèmes de sécurité ou d’obstacles d’ordre financier, institutionnel et culturel », a-t-elle rappelé.