Lutte contre le terrorisme : la cour pénale internationale interpelée pour examiner le cas Boko HaramLundi 12 Janvier 2015 - 17:30 A l’approche de l’élection présidentielle dont la tenue est prévue pour février au Nigéria, la secte Islamiste Boko Haram multiplie les attaques et ne montre aucun respect pour la vie humaine. Activement combattu par les forces armées nigérianes, le groupe s’est illustré par une série de violences à l’encontre du gouvernement, des chrétiens et de la population musulmane des régions où il est implanté. En effet, le groupe Islamiste Boko Haram qui règne en maître dans le nord-est du Nigéria a fait fuir des milliers de personnes. Il contrôle désormais cette région stratégique, située au carrefour du Tchad, du Nigéria, du Niger et du Cameroun. C’est là que se trouve aussi une base militaire nigériane, qui n’a pas résisté longtemps face à l’attaque de centaines d’hommes armés. Depuis quelques semaines, la secte djihadiste menace désormais les frontières du Niger, du Tchad et du Cameroun, faisant craindre un embrasement régional, après une nouvelle victoire stratégique sur les rives du lac Tchad, dans le nord-est du Nigeria. Boko Haram, qui a proclamé un «califat» dans les zones sous son contrôle, s’est emparé facilement, le weekend dernier, d’une importante base militaire située à l’entrée de la ville stratégique de Baga, le grand carrefour agricole et commercial du nord-est du Nigeria. «La prise de Baga signifie que Boko Haram a maintenant le contrôle de l'ensemble du territoire (du nord-est) où le Nigeria partage des frontières avec le Niger, le Cameroun et le Tchad. Cela veut dire, notamment, que Boko Haram s’est ouvert d’importantes voies de ravitaillement depuis l’étranger pour ses combattants basés au Nigeria, en armes, munitions et autres équipements», a indiqué Ryan Cummings, spécialiste des questions de sécurité sur le continent africain. Récemment, le samedi 10 janvier, au moins dix-neuf personnes ont été tuées, lorsqu’une bombe fixée sur une fillette âgée de dix ans a explosé dans un marché de Maiduguri, au Nord-Est du pays, à l’heure d’une forte affluence. Rappelons qu’en fin 2014, ce même marché avait déjà essuyé deux attentats meurtriers commis par des femmes portant des explosifs. Depuis six ans que dure son combat pour imposer un Etat islamique radical au Nigeria, ce groupe islamiste a multiplié le recours à des femmes et des jeunes filles pour commettre des attentats. Selon certains analystes, Boko Haram procède ainsi, parce que ces femmes ou jeunes filles ont beaucoup plus de facilité à déjouer les contrôles de police. Au Cameroun, où les attaques de cette secte se sont multipliées ces dernières semaines, suscitant la colère de la population et poussant l’armée à lancer des frappes aériennes sur les insurgés pour la première fois, le colonel Didier Badjeck, porte-parole du ministère de la Défense a déclaré être prêt à répondre à la menace islamiste croissante par «des moyens appropriés et virils ». Au regard de la gravité des violations des droits humains qui prévaut actuellement dans ce pays, le porte-parole d’Amnesty Internationale, Francis Perrin estime que cette situation mérite l’intérêt de la communauté internationale dans son ensemble. Aux Etats Unis, le Département d’Etat a fermement condamné ces attaques contre des civils. « Boko Haram ne montre aucun respect pour la vie humaine », a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki. Elle a exhorté les autorités Nigérianes et les pays voisins à prendre toutes les mesures nécessaires pour répondre à la menace de Boko Haram et encourager Abuja à organiser des élections générales « pacifiques et crédibles ». Yvette Reine Nzaba |