Évènements de janvier : la population s’approprie le mot d’ordre de l’opposition

Mercredi 11 Février 2015 - 9:15

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Les résultats d’un sondage réalisé par Rien que la vérité/live (RQV) à Kinshasa et dans d’autres provinces relèvent la détermination des Congolais à obtenir l’amendement de la loi querellée.

Le sondage réalisé au mois de janvier par Rien que la vérité/live (RQV) à travers le pays sur les évènements qui ont secoué certaines provinces du pays dont la capitale Kinshasa, du 19 au 22 janvier, relève un engagement tous azimuts pour les manifestations.

Déployant les résultats de cet exercice, au cours d’une conférence de presse organisée le 10 février à la paroisse protestante de la Communauté baptiste du Congo ouest (CBCO)/Bandalungwa, l’analyste politique, le Pasteur Paul Diakiese, a noté que le mois de janvier 2015 restera à jamais gravé sur les annales de l’histoire immédiate de la RDC. « Avant janvier 2015 ne sera jamais égal à après janvier 2015 », a-t-il souligné.

Pour cet analyste politique, en effet, les derniers évènements enregistrés en RDC sont les conséquences du « printemps burkinabé », quand bien même que la RDC ne soit pas le Burkina Fasso et que Kinshasa ne soit pas Ouagadougou. Ils auraient démontré, a-t-il affirmé, qu’il ne sera plus jamais facile de tripatouiller la Constitution au sud du Sahara.

De mille deux cents sondés, mille soixante et huit, soit 80,2% de la population soumise au vote ont affirmé avoir approprié le mot d’ordre de l’opposition. Quatorze ont émis des réserves. Selon cette étude, bon nombre des sondés étaient décidés d’aller jusqu’au bout, bravant les forces de police et des autres services, aussi longtemps que la loi querellée n’avait pas été amendée à son article 8.

Ces évènements qui ont presque mis aux prises la majorité au pouvoir et l’opposition sur la force de mobilisation ont amené RQV à tenter également une projection par rapport aux élections présidentielles si celles-ci auraient eu lieu juste après ces manifestations.

Pointant l’opposant qui a eu à bénéficier politiquement de la réussite de ces manifestations, 452 des sondés, soit 37,6% ont voté pour Vital Kamerhe. Suivi d’Étienne Tshisekedi (170, soit 14.1%), Moïse Katumbi (168, soit 14 %), Kengo wa Dondo (140, soit 1,6%), Jean-Pierre Bemba (88, soit 7.3%), Antoine Gizenga (41, soit 3.4%), Jean-Claude Vuemba (40, soit 3.33%), etc. lors que Vital Kamerhe a également était vu comme l’homme politique qui a le plus incarné ces manifestations avec 33.1%. Il a été suivi de Martin Fayulu, 17%, et Jean-Claude Vuemba 14 %.

Un cahot évité de justesse

Le pasteur Paul Diakiese, qui condamne les pillages et autres actes de violence qui ont entouré ces manifestations a insisté sur la secousse qui a été évitée, étant donné que mêmes les initiateurs de ces manifestations n’ont plus les contenir.

Tout en soutenant la volonté de l’opposition de chercher à obtenir le retrait de la loi électorale, cet analyste politique a insisté sur le respect des valeurs démocratiques. Il a, de ce fait, condamné le changement de langage de cette opposition qui a cherché à changer l’ordre institutionnel issu des élections. « Je condamne ce comportement anti-démocratique lorsque l’opposition, qui a mobilisé la population pour obtenir le retrait de la loi électorale, a changé de langage, en demandant le départ du président Kabila. C’était contre la volonté d’instituer un  État de droit en RDC », a-t-il soutenu.

Leçons à tirer

Dans les leçons tirées de cet exercice, RQV par la bouche du pasteur Paul Diakiese a conclu que le pays ne pourra être stable que si les textes légaux sont respectés.

Il a également noté que l’opposition que certains hommes politiques de la majorité jugent éparse et incapable de mobiliser a su démonter de sa force, en paralysant Kinshasa et les autres provinces du pays, pendant près de quatre jours, bien que la situation lui également échappé. Mais RQV s’est par contre posé des questions sur la personnalité de l’opposition qui pourra fédérer les forces pour assurer l’alternance en 2016. Elle s’est aussi demandé si la majorité au pouvoir est prête pour cette alternance.

Paul Diakiese a également profité de ce face-à-face avec la presse pour appeler à une contribution responsable des journalistes et autres professionnels des médias pour asseoir la démocratie au pays.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le Pasteur Paul Diakiese devant la presse/Photo Adiac