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Itinéraire d’un FestivalSamedi 14 Février 2015 - 11:21 Le Fespam, il faut se le rappeler, c’est la réalisation d’un vieux rêve des Pères de l’Unité d’une Afrique indépendante et digne pour lesquels, la culture était supposée jouer un rôle majeure afin que le continent puisse s’exprimer fièrement au concert des nations. Il a eu pour ancêtres plusieurs tentatives, dont en 1966, le festival mondial des arts nègres qui se tint à Dakar, considéré comme la première manifestation qui témoigna positivement l’intérêt d’organiser une cérémonie d’envergure qui mette en avant la culture africaine. Le relais fut pris par Alger avec son festival, en 1969, qui renforça l’idée et la nécessité d’exprimer la présence noire sur la scène mondiale pour le bien d’une multi culturalité mutuellement enrichissante. Le périple culturel évoqué qui ne produisit guère les effets escomptés s’est poursuivi à Port-Louis, en Ile Maurice, où les ministres africains de la Culture se réunirent au cours d’une conférence afin de donner forme à un festival qui soutiendrait efficacement la culture africaine. Ce fût au tour de la ville de Lagos qui s’y essaya en 1977. Malencontreusement car l’initiative se trouva fort affectée et renvoyée à une date ultérieure. Il fallut donc attendre 1996, à l’occasion d’un sommet de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), pour que cette idée de Festival refasse surface, entraînant une compétition entre plusieurs villes pour abriter le siège du Festival de musique dénommé Festival Panafricain de Musique. C’est finalement sur Brazzaville que se porta le choix unanime des chefs d’États d’Afrique, consacrant ainsi la forte dominance culturelle du Congo. Florilège de musiciens, peintres, écrivains, sculpteurs de renommée mondiale, le festival, Institution sous tutelle du ministère congolais de la Culture et des arts, est une biennale autour d’un thème précis qui se tient principalement, à Brazzaville, pendant au moins une semaine où se retrouvent artistes, producteurs, mélomanes, chercheurs, muséologues, musicologues, ethnologues, historiens, journalistes, touristes, etc. du monde entier pour échanger sur la musique dans sa dimension traditionnelle et moderne. Cet échange se manifeste sous les aspects festif et scientifique, au cours de spectacles, d’un symposium et d’un marché de la musique dénommé Musaf. Plusieurs partenariats y sont noués et de nombreux sites retenus pour, souvent, une centaine de spectacles avec des artistes du continent et ceux de la diaspora africaine. Hier au stade Massamba-Débat, aujourd’hui au stade Félix-Éboué, avec une cérémonie d'ouverture toujours inspirée, et honorée par de grands groupes qui s’y produisent tels Brenda Fasi, Manu Dibango, Kelly Price, Bonga, P-Square, le rappeur congolais Passi, Extra-Musica, Papa Wemba, Koffi Olomidé, Rido Bayonne, Aragon, les Bantous de la Capitale, etc. Depuis son lancement, le festival panafricain de musique, qui se déroule tous les deux ans, a toujours été placé sur des thèmes évocateurs, qui représentent tout un itinéraire, tout un symbole, confirmant la dimension historique de la manifestation. Première édition, en août 1996, «La musique africaine au service du développement», la deuxième en 1999 : «Tambour, instrument historique et source de la World music». La troisième édition en août 2001 eut pour thème : «Mille tambours à l’unisson pour une Afrique sans frontière», la quatrième, en 2003 : «Itinéraires et convergences des musiques traditionnelles et modernes d’Afrique» ; en 2005 on a célébré l’«Héritage de la musique africaine dans les Amériques et les Caraïbes» ; la sixième édition, en juillet 2007 a porté sur les «Musiques d’émancipation et mouvements de libération en Afrique et de la diaspora». Pour sa dixième édition en 2015, pour le mois de juillet prochain, le Fespam célébrera « La dynamique des musiques africaines dans la diversité des expressions culturelle »
Ferréol Constant Patrick Gassackys Edition:Édition Quotidienne (DB) |