Championnat national d’élite ligue 1 : la Fécofoot et les clubs à couteaux tirésJeudi 11 Juin 2015 - 12:45 La phase retour de la compétition était fixée au 9 juin. Pourtant, 15 équipes sur 18 refusent de jouer si seulement la subvention promise par l’Etat, chiffrée à 80 millions, ne leur est pas versée. Les pétitions signées par les clubs dissidents en disent plus… Le scénario de la dernière saison, où le championnat national de football s’est arrêté à la 23e journée, semble se reproduire. Cette fois-ci à la 17e journée. Pour la même raison bien sûr : non versement (ou versement partiel) de la subvention de l’Etat. Si pour l’année écoulée une partie a été versée pour l’année en cours, pas encore. Les présidents des clubs sont alors montés au créneau pour exiger le paiement. « (…) Nous, équipes de football (…) présentons à la Fédération congolaise de football (Fécofoot) une pétition relative au paiement de notre dû avant la reprise du championnat national, phase retour », souligne le document qui date du 3 juin 2015 et présenté à la presse sportive nationale le 10 juin en présence des présidents des clubs de Pointe-Noire ayant rallié Brazzaville dans la matinée du jour même, pour la circonstance. Plus loin, la pétition précise les raisons de cette prise de position : « Le non- paiement de la subvention (…) évaluée à 30 millions pour l’année 2014 et 50 millions pour 2015. Ce qui, au total, fait 80 millions », à en croire le texte et les dires des concernés, notamment le président à vie de l’Etoile du Congo, Dominique Ndinga. Selon ce dernier, en effet, au début du championnat, la Fecofoot avait promis verser la somme à l’issue de la 4e ou la 5e journée. Ce qui ne s’est plus fait, étant donné que la période a coïncidé avec la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en Guinée Equatoriale où les responsables de la fédération s’étaient déportés. De retour de la CAN, la Fécofoot n’a pas honoré ses engagements jusqu'aujourd'hui, a-t-il poursuivi. L’origine du problème… Le message du deuxième vice-président de l’Etoile du Congo, Christian Longangui, et la sanction de la Fécofoot qui s’en est suivie sont des éléments déclencheurs de cette situation. « Chers messieurs, Etoile du Congo par ma voix demande à tous les dirigeants des équipes qualifiées au championnat national d’élite 2015 de reprendre le chemin des négociations avec la Fécofoot et le ministère des Sports afin que l’argent promis par le Chef de l’Etat nous soit versé avant la reprise de la phase retour du championnat », a écrit Christian Longangui aux présidents de clubs, selon la lecture donnée par Dominique Ndinga. Suite à ce message qui appelait à la reprise des négociations, la commission de discipline de la fédération a statué et décidé : « (…) Monsieur Christian Longangui (…) est interdit d’exercer toute activité relative au football (administrative et sportive) article 98 du Code de discipline de la CAF pour une durée de quatre ans », peut-on lire sur la décision n°001/FCF/CD/15, portant suspension dudit responsable sportif. La riposte de l’Etoile du Congo ne s’est pas fait attendre. Le club a saisi la commission de recours de la Fecofoot pour obtenir l’annulation de cette décision. « (…) Etoile du Congo vient contester la validité de la décision sanctionnant son deuxième vice-président, entendu que le principe constant du droit positif dit : pas d’infraction, pas de sanction. entendu que la décision ne relève aucune infraction prévue et punie par le code de discipline de la CAF… », souligne le contenu du recours. Pour le président à vie de l’Etoile du Congo, vouloir reprendre les négociations n’est ni un crime ni une infraction prévue et punie par le règlement mondial et national de football. Selon lui, l’article 98 évoqué dans la sanction a été mal interprété. « On ne peut pas donner une sanction de 4 ans à quelqu’un qui appelle au dialogue afin de trouver un terrain d’entente », a-t-il dit. C’est donc pour décrier cette décision et se montrer solidaires à Christian Longangui que les présidents des quinze clubs ont signé la pétition. Au cas contraire la phase retour du championnat national n’aura pas lieu. Pour preuve, les matchs prévus depuis le 9 juin ne se sont pas joués. Les équipes ayant signé la pétition Il y a Etoile du Congo, Cara, Inter club, la Jeunesse Sportive de Talangaï, Patronage Sainte-Anne, FC Kondzo, Saint Michel de Ouénzé, Tongo FC, pour Brazzaville. Pour les équipes de la ville capitale, seuls Diables noirs et la Jeunesse Sportive de Poto-Poto n’ont pas signé la pétition. À Pointe-Noire, toutes les équipes l’ont signé : AS Cheminots, V. Club, Association Sportive Ponténégrine, La Mancha, FC Bilombé, Nico-Nicoyé et Munisport. Les présidents des clubs signataires tendent la main à la Fecofoot. « (…) Il est mieux de dialoguer pour trouver une issue à ce problème », a déclaré Hyppolite Okodzi, président de l’ASP. Eric Mohandat, président de La Mancha a abondé dans le même sens. « (…) Nous avons signé cette pétition pour la bonne marche du football national. Ça ne sert à rien de faire un bras de fer. Une solution d’ensemble est mieux », a-t-il dit. La balle est renvoyée dans le camp de la Fecofoot qui devrait décider en tenant compte du temps qui passe puisque la phase retour doit prendre fin avant les Jeux africains qui auront lieu dans moins de 90 jours.
Rominique Nerplat Makaya Légendes et crédits photo :Photo 1 : les présidents de clubs donnant leur position
Photo 2 : Terrain vide, pas d'équipes sur l'aire de jeu
crédit photo Adiac Notification:Non |